A travers un atelier qui se tient ce mercredi 13 juillet dans un hôtel de N’Djamena, le ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale présente les résultats des comptes nationaux de santé 2018 et sensibilise les acteurs pour les comptes nationaux 2019-2020.

Pour la secrétaire d’État à la Santé publique et à la Solidarité nationale, Mbaidedji Dekandji Francine, le système de santé tchadien est confronté à de nombreux défis dont les conséquences sont les tendances non encourageantes de morbidité et de mortalité malgré les efforts fournis ces dernières années avec la contribution de toutes les parties prenantes.

A l’instar des autres pays, au Tchad, les soins de santé sont assurés par une combinaison complexe et changeante des entités du secteur public et du secteur privé. Dans ce contexte, relève la Secrétaire d’État, pour pouvoir évaluer le financement de leurs systèmes surtout en matière d’équité et de solidarité, ils ont besoin d’informations nationales fiables sur les ressources et l’utilisation des fonds destinés à la santé afin d’améliorer leurs performances en adoptant des politiques pertinentes basées sur des données factuelles.

Pour les experts du ministère, les comptes nationaux de santé (CNS), outil de suivi systématique, cohérent et exhaustif du flux des ressources du système de santé d’un pays, décrivent la provenance et l’utilisation des ressources. Lorsqu’ils sont établis régulièrement, ils permettent de suivre les tendances de la dépense en santé. Ils offrent la possibilité de comparer les dépenses du système de santé d’un pays à celles d’autres pays à niveaux de développement similaires. « Je vous exhorte et vous encourage à faire une implication en ouvrant vos portes aux enquêteurs, en fournissant vos données épidémiologiques et de gestion administrative et financière de vos structures respectives qui nous permettront dans l’avenir d’élaborer, de produire des CNS de qualité au bénéfice de nos populations », plaide la Secrétaire d’État à la santé publique et à la solidarité nationale, Mbaidedji Dekandji Francine.

En blanc, la secrétaire d’Etat à la Santé lors de l’ouverture de l’atelier

D’après les résultats du CNS 2019, le ministère de la santé constitue le premier prestataire de soins puisqu’il dispose de 80% de la capacité litière du pays, bien qu’il ne bénéficie que d’environ 14,2% du financement du système national de santé dont 34% profitent à la rémunération des employés de l’administration publique. Les dépenses des ménages atteignent 64,4% de la dépense globale de santé. Ce qui est anormal d’après la ministre, d’où l’urgence de la mise en œuvre de la couverture santé universelle pour atténuer les dépenses catastrophiques de santé qui contribuent à maintenir nos populations dans un cercle vicieux de pauvreté.

Par ailleurs, alors que les dépenses relatives aux investissements ne sont que de 0,2% en 2018 et les dépenses de formations et de recherches atteignent à peine 0,3% malgré que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande aux États de consacrer au moins 2% du budget de santé à la recherche. Ces résultats, déplore Mbaidedji Dekandji Francine, restent largement en deçà de l’objectif du Plan national de développement fixé par le gouvernement en 2017.