Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, effectue une visite du 12 au 15 juillet, au Tchad pour une évaluation globale de la situation des personnes relevant de la compétence du HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés). Il s’est entretenu le jeudi 14 juillet avec les journalistes des médias nationaux et internationaux.
Le Haut-Commissaire séjourne depuis le 12 juillet dernier à N’Djaména pour une mission de travail au Tchad, notamment dans les sous-délégations d’Abéché et de Moundou. Au cours de sa mission, le Haut-Commissaire a été reçu en audience par le Président du Conseil Militaire de Transition, Mahamat Idriss Déby, après une visite de terrain aux camps de Milé et de Kalambari.

Cette visite lui a permis de prendre part aux activités de la foire de cohésion sociale qui s’est tenue à Moundou. En effet, informe Filippo Grandi, avec 1 067 908 de personnes en déplacement forcé, réfugiés, demandeurs d’asile, retournés et déplacés internes compris, l’opération du HCR au Tchad est l’une des plus importantes de la région. “Le contexte opérationnel tchadien est marqué par des incertitudes à plusieurs niveaux. Le Tchad fait face à une crise socio-économique aiguë ayant poussé les autorités de transition à décréter l’état d’urgence nutritionnelle et alimentaire. Par ailleurs, les incursions des groupes armés non étatiques dans la province du Lac Tchad alimentent une dynamique de déplacement interne affectant 381 289 personnes“, situe-t-il.
Du fait de la conflictualité sur ses principaux axes frontaliers, à l’Est avec le Soudan, à l’Ouest le Cameroun et la République centrafricaine au Sud, le Tchad reste au centre d’une situation humanitaire complexe qui fait intervenir, depuis près de deux décennies, une diversité d’acteurs qui appuient l’action du gouvernement tchadien, dans le but d’alléger le fardeau, poursuit le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
Pour ce faire, Filippo Grandi appelle à l’aide humanitaire pour faire face à la situation que vivent les réfugiés, retournés et demandeurs d’asile dans les différentes provinces du Tchad. Il invite de ce fait à des actions pour limiter le désir des jeunes à la migration. “Il faut décourager les jeunes qui se lancent dans une telle aventure en créant des conditions favorables de développement dans leurs localités de résidence“, recommande-t-il.