Plus de la moitié de la population tchadienne a recours à l’automédication quand un problème de santé s’impose. Mais se soigner seul n’est pas sans conséquence sur la santé humaine.

Fréquenter les hôpitaux ou les centres de santé est une chose qui n’est pas inscrite dans les habitudes des tchadiens. Nombreux sont ceux qui ont recours à l’automédication, c’est-à-dire à la consommation des médicaments sans avoir consulté au préalable un médecin. « C’est une pratique qui prend de plus en plus d’ampleur au Tchad  à cause de la cherté des consultations et des médicaments dans les hôpitaux », explique le docteur Doubané Sindeu.

L’automédication intervient souvent en cas des malaises bénignes : mal de dos, maux de tête, maux d’estomac… Mais aussi en cas des maladies graves. C’est le cas de Delphine Mamadou, une veuve rencontrée au quartier Walia dans le 9e arrondissement de la capitale. Souffrant d’une panoplie de maladies dont le rhumatisme et le diabète, elle ne se rend jamais à l’hôpital pour se soigner. Sa dernière consultation à l’hôpital date de 2012. Depuis cette année, se déplacer est un véritable problème pour elle. « La consultation coûte chers à l’hôpital et les médicaments que les médecins coûtent extrêmement  chers. Donc je me débrouille seulement avec les anti-inflammatoires que je me procure chez les docteurs Choukou. Chez eux, les prix des médicaments sont abordables », témoigne la vieille dame, assise sur une chaise.

Pourtant, le corps médical alerte des possibles dangers sur la santé. « Les médicaments sont composés de plusieurs substances et chaque médicament  a sa prescription. Lorsqu’on pratique l’automédication nous sommes exposé aux risques, car on consomme les médicaments sans tenir compte de la posologie et de leurs effets secondaires », explique Dr Sindeu.  « Certes l’automédication coûte moins chers mais, il est salvateur de consulter un médecin avant de prendre un traitement », conseille-t-il.