NEGOCIATION – L’arrestation du ministre secrétaire général à la présidence de la République, Kalzeube Payimi Deubet inquiète les enseignants. Ce vendredi 6 décembre, à l’école du centre, ils redoutent que les pourparlers entre le gouvernement et les syndicats puissent être stoppés.

Des enseignants redoutent le ralentissement de pourparlers entre le gouvernement et la plateforme syndicale revendicative. Ce matin, à l’école du centre, l’inquiétude règne autour de l’arrestation du ministre secrétaire général à la présidence de la République, Kalzeube Payimi Deubet. Des enseignants craignent la condamnation de ce ministre d’Etat qui pourrait  bloquer les négociations en cours entre la plateforme syndicale et le gouvernement.

« Ce sont des alibis que le gouvernement met en place pour prendre du temps dans nos négociations », soutient la foule d’enseignants. « Ils veulent sacrifier Payimi, simplement parce qu’il est le premier responsable de ces négociations. Pourquoi on ne l’avait pas accusé de complicité de détournement avant ? », s’interroge un groupe d’enseignants.

La plateforme syndicale revendicative a entamé une démarche avec le gouvernement pour le rétablissement de leur augmentation générale spécifique, les primes et indemnités, les effets financiers des avancements et reclassement.  

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Ces négociations sont pilotées par le ministre d’Etat, Kalzeube Payimi Deubet actuellement placé sous mandat de dépôt pour complicité de détournement des fonds publics. Cette arrestation a provoqué la colère des enseignants.  Ils voient en cela, une orchestration du gouvernement pour freiner les actions entamées.

« L’administration est une continuité, la détention de Kalzeube Payimi Deubet ne doit pas faire chavirer les négociations », souligne Paul.  Pourtant la réunion hebdomadaire (vendredi) entre la plateforme et le gouvernement n’a pas eu lieu ce 6 décembre pour des raisons liées certainement à l’indisponibilité de Kalzeube. Chose qui ne sera pas sans conséquences. « Le gouvernement sera responsable des conséquences de toute tentative de ralentir ces pourparlers », avertit  Blaise Ngartoidé, secrétaire général du syndicat des enseignants du Tchad. Autrement pour lui, les travailleurs n’hésiteront pas d’aller en grève si les démarches en cours tombent à l’eau.

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Le 4 novembre, les syndicats réunis en assemblée générale ont accordé un sursis au gouvernement. Un délai butoir qui court jusqu’au début du mois de janvier 2020.  A cette intervalle, ils donnent à l’Etat de prendre en compte leurs revendications. (Application de l’accord du 26 octobre 2018). Passé cette date, les revendicateurs disent être disposés à enclencher une grève sur l’ensemble du territoire.

L’arrestation du ministre Kalzeube Payimi Deubet précipitera-t-elle la grève ?   Déjà en 2018, des travailleurs avaient observé une longue grève qui a paralysé l’administration tchadienne. Celle-ci a été dénouée par un accord signé le 26 octobre à la présidence de la République.  Une année après l’histoire risque de se répéter.