Le mois sacré de la communauté musulmane tire à sa fin. Viendront les festivités de l’Aid el-Fitr. Les musulmans tchadiens ont passé ce mois dans des circonstances difficiles. Vu la situation qui prévaut, comment sera célébrée cette fête ?


L’Aid el-Fitr ou la fête de la fin du jeûne est une journée de grandes retrouvailles des familles musulmanes. Elle est aussi le moment où les fidèles musulmans formulent leurs vœux de joie, de prospérité et d’abondance à leurs prochains. Bref, c’est une journée à cœur apaisé après un mois de jeûne, de prières et de repentance. Comparativement à l’année précédente, le mois sacré de cette année au Tchad n’a pas été facile. Non seulement parce qu’il est passé sous une forte canicule, mais aussi il coïncide avec plusieurs évènements qui ont marqué le pays.

La situation sécuritaire du pays

Dès le début de la période du jeûne au Tchad, des menaces sécuritaires ont été signalées dans le nord du pays. Un groupe de rebelles issu du FACT (Front pour l’alternance et la concorde au Tchad) a affronté l’armée nationale tchadienne (ANT). La bataille a duré pratiquement trois semaines. Des combats qui ont emporté le président Déby mais aussi semé l’inquiétude au sein de la population.

A quel genre de fête s’attendre ?

A cette question, les avis divergent. Pour les uns en dépit des situations que traversent le pays, il faut honorer la fin du mois sacré. “On ne savait pas pour la plupart qu’on peut jeûner et s’en sortir de cette situation. Et que si par la grâce de Dieu vous insistez jusqu’à la fin du Ramadan vous fêtez naturellement’’ a indiqué Abdoulaye Vangtou, un fidèle musulman. Les festivités se feront de la manière habituelle. Dans le même sens, il ajoute que même si la situation est compliquée, il faut faire place à l’Aid el-fitr. “Il faut s’attendre à une fête standard, habituelle et traditionnelle qui marque la fin du Ramadan…. Ne se reste que manger, aller visiter, prier, et revenir à la maison. C’est ce qui se faisait régulièrement et c’est ce qui va se faire’’ dit-il.

D’un autre côté, les autres affirment qu’au-delà de l’insécurité à l’intérieur du pays et le Covid-19, il faut se confier à Dieu. C’est ce que pointe le jeune Abdel, conducteur d’une moto taxi de son état. ‘’Nous les Tchadiens avons l’habitude de laisser tout dans la main de Dieu. Dans ce pays, on n’a pas la sécurité à 100%, mais on prend le risque. Certes cette fête ne ressemblera pas à celle de l’année précédente, le covid-19 ne pourra pas empêcher l’Aid el-fitr de cette année’’, affirme-t-il.