JUSTICE-Les bureaux du Syndicat des magistrats du Tchad et du Syndicat autonome des magistrats du Tchad (SYAMAT) ont suspendu la grève enclenchée depuis trois semaines pour un mois. Une décision qui n’est pas appréciée par la base.

Les échanges ont été vifs dans la salle sombre d’audience du Palais de Justice de N’Djamena. Pendant deux heures de temps, le bureau du syndicat des magistrats du Tchad (SMT) et celui du Syndicat autonome des magistrats du Tchad (SYAMAT) ont tenté de convaincre la base afin de trouver une solution à leur mouvement de grève. Au final, les bureaux ont pris leur décision : la suspension du mot d’ordre de grève jusqu’au 6 mai 2022.

Les bureaux du SMT et du SYAMAT demandent à tous les magistrats de reprendre les chemins des juridictions à partir du lundi 11 avril. Une décision pour satisfaire la demande du président du Conseil militaire de transition. A l’audience qu’il leur a accordée, le PCMT a promis notamment:

-Le déploiement de huit-cent (800) gendarmes avec armes et équipements dans toutes les juridictions du pays;

-La dotation des magistrats en armes de poing;

-L’arrestation des auteurs d’agression contre les magistrats et leur mise à la disposition de la Justice ;

-La revalorisation du point d’indice et la confection des toges;

-La construction du Palais de Justice de N’Djamena, ainsi que la dotation des juridictions en moyens roulant conséquents.

Réaction de la base

A quelques minutes de l’annonce de la décision, la base a réagi. ’’Cette décision n’engage que le bureau. L’assemblée est pour la continuité de la grève’’, lance un magistrat dans la foulée. ’’Je pense que les deux bureaux ont décidé à leur niveau de la levée de cette grève’’, ajoute un autre.

Pour la plupart des magistrats, le mot d’ordre de grève ne peut être levé que s’il y a eu un début d’exécution des promesses faites par le pouvoir. ’’Nous avons dit qu’il faut le début d’exécution avant qu’on ne reprenne, et voilà que le bureau a décidé d’une manière unilatérale. Donc ce n’est pas l’avis de l’assemblée générale’’.

Pour rappel, les magistrats tchadiens sont entrés en grève depuis le 21 mars sur tout le territoire national. Ils protestaient contre l’insécurité dans le milieu judiciaire. Les hommes de droit ont envoyé un mémorandum aux autorités pour réclamer la mise en sécurité des magistrats, l’arrestation des auteurs des agressions ces derniers temps sur les magistrats, entre autres.