La conférence épiscopale du Tchad (CET) a rendu public son message traditionnel de Noël ce vendredi 14 décembre 2018. C’est un message subdivisé en 13 points sur le thème “tous frères dans la maison commune”. Au terme de ce message, l’Église catholique veut exprimer sa ferme volonté de promouvoir tout ce qui peut encourager le vivre ensemble des enfants du Tchad dans l’unité, la solidarité et la fraternité.

Jetant un regard sur la situation du pays, la conférence épiscopale du Tchad, s’interroge si les Tchadiens sont-ils un seul peuple en marche ? La CET de présenter les obstacles à la fraternité nationale, qui, selon elle, “au Tchad ce qui nous différencie est minime et ne peut pas être véritablement un obstacle à la fraternité” donc la “fraternité est vraie si le besoin de chaque citoyen est satisfait et s’il bénéficie des ressources du pays dans le respect du bien commun”.

Pour la CET, le contexte géopolitique actuel apparait comme un recul qui ne favorise pas la fraternité. La conférence épiscopale fustige la politique du bilinguisme qui pour elle est un long chemin à parcourir, ceci ne permet pas de construire le pays. La cohabitation pacifique se trouve confrontée à des difficultés malgré les nombreuses rencontres entre les leaders religieuses. La CET cite entre autres, “les conflits intercommunautaires sans vraies solutions, l’accaparement des terres, la violation des espaces sacrés traditionnels, l’impunité, la corruption, le népotisme, le radicalisme religieux et la confusion des rôles entre l’exécutif, le législatifs et le judiciaire. La peur de l’autre et la méfiance constituent une barrière qui handicape le vivre ensemble”.

L’Église catholique salue l’effort du gouvernement dans le domaine de la santé, notamment l’amélioration de l’accès aux soins et la lutte contre les maladies telles que le VIH/SIDA, le paludisme, la tuberculose, la poliomyélite, etc. L’Église catholique se dit inquiète de la situation de la centrale pharmaceutique d’approvisionnement et d’achat ainsi que de la prolifération des écoles de santé et de centre de soin hors contrôles.

Pour la conférence épiscopale du Tchad, la mauvaise gouvernance créée des mécontents, engendre des tensions socio politiques et brise le tissu social. “Le mérite et la culture de l’excellence sont remis en question. Les critères d’attribution des postes de responsabilité n’obéissent souvent pas aux principes de compétences et d’honnêteté”. L’Église catholique se dit étonnée que les audits des diplômes soient interrompus et pour elle “la pratique du faux semble ne plus gêner personne”.

La conférence épiscopale du Tchad appelle les communautés chrétiennes d’être des témoins et de faire de leur vivre ensemble un modèle d’une fraternité universelle. Aux leaders religieux d’entreprendre des actions qui favorisent le dialogue qui invite à la tolérance, au pardon et à la réconciliation. Elle exhorte les dirigeants et hommes politiques à avoir un sursaut de conscience politique pour amener leurs frères et sœurs à vivre comme les enfants d’une même famille dans la, maison commune. “Que chacun dans l’exercice de ses responsabilités, se laisse animer par la volonté patriotique de donner la chance a tous les Tchadiens de s’accepter les uns les autres pour favoriser le vivre ensemble” conclut le message de Noël 2018 de la conférence épiscopale du Tchad.