L’Union africaine a décidé de ne pas suspendre le Tchad mais de l’accompagner suite à la prise du pouvoir par le Conseil militaire de transition après la mort brutale du président Idriss Déby Itno. Une position qui écœure le mouvement Wakit Tama qui s’oppose farouchement au Conseil militaire de transition (CMT).

Contacté par Tchadinfos, le coordinateur de Wakit Tama, Me Max Loalngar, estime que l’analyse de l’Union africaine est « biaisée par la reconnaissance et la non condamnation du coup d’Etat ». Et comme tel, souligne-t-il, « toutes les propositions, même si elles retiennent des points de pertinence, ne retiennent pas notre attention ».

Pour le leader de ce mouvement, « quand vous ne posez pas un très bon diagnostic, vous ne pouvez pas…et un bon diagnostic doit partir de la reconnaissance d’un état des lieux cohérent et d’une qualification de cet état des lieux ». Il note que l’Union africaine a refusé de qualifier l’état des lieux et a opposé des questions de sécurité extérieure qui « n’ont rien à voir avec la réalité sur le terrain ».

Max Loalngar soutient que la mise en place d’un gouvernement civil ne dispenserait pas le Tchad d’assumer ses responsabilités extérieures. « Au contraire, un gouvernement civil le ferait mieux qu’un gouvernement militaire. Un peu comme le disait Clemenceau : “La guerre est une chose si sérieuse qu’on ne peut pas la confier à des militaires”. »

Pour lui, c’est un déni que l’Union africaine refuse de s’appliquer ses propres normes. « La position de l’Union africaine, nous pensons que c’est une honte, une grande honte compte tenu de la position adoptée par l’Union européenne. J’estime qu’ils peuvent encore se racheter en rétropédalant. Il n’y a pas de honte à reconnaitre qu’on s’est trompé sur tel, tel aspect », martèle-t-il.