Avec 19% de la population vivant avec l’hépatite B et 2,5% vivant avec l’hépatite C, le Tchad est selon l’OMS une zone de haute prévalence des hépatites, mais les victimes de ces maladies font face aux difficultés de prise en charge malgré les appuis de l’Etat.

Quand on aborde la question de la prise en charge des personnes vivant avec le virus de l’hépatite, Rangar  Djimadoum Thimotée,  président de  « l’Association Soleil levant pour la lutte contre les hépatites au Tchad » s’offusque. « Les hépatites sont comme des orphelins alors que les autres pathologies mobilisent les gens…Au Tchad ce n’est pas les moyens qui manquent. Si on a rendu gratuit les ARV et les examens du VIH, pourquoi on ne rendrait pas gratuites ces choses-là pour la prise en charge des hépatites ? », s’interroge-t-il en gesticulant.

Deux à quatre millions, c’est ce que doit dépenser une personne atteinte de l’hépatite B au Tchad pour son traitement. S’il y a quelques années, traiter l’hépatite C était une chose impossible, les récentes recherches ont permis de changer la donne. « Aujourd’hui on a des traitements qui guérissent complètement cette maladie. C’est un miracle dans l’histoire des maladies virales », se réjouit Dr Jean Bosco Ndihukubwayo, représentant de l’OMS au Tchad.

Avec un taux de 19% pour l’hépatite B et 2,5% pour l’Hépatite C, il est évident que l’hépatite constitue un sérieux problème de santé publique dans le pays, malheureusement ce que dépense le Tchad pour limiter sa propagation est minime “, regrette Pr Moussa Ali, point focal de l’hépatite au ministère de la Santé publique.  Cette situation impacte négativement sur les activités de l’association de Rangar Djimadoum Thimotée qui se retrouve avec plusieurs personnes infectées qui nécessitent d’autres examens mais qui ne peuvent faire parce que les examens coûtent trop chers.

Compte tenu de leur ressemblance, le gouvernement du Tchad a décidé d’intégrer les activités de la lutte contre les hépatites dans le programme de lutte contre le VIH/Sida. Mais cela, c’est négliger les hépatites selon Rangar Djimadoum Thimotée, victime de l’hépatite C depuis des années. « On met beaucoup de moyens dans la lutte contre le VIH/Sida mais en faisant il y a un autre danger qui se développe en sourdine, qui sont les hépatites B et C », se lamente-t-il.

Vivant avec cette maladie, Rangar conseille simplement à ses concitoyens de se faire dépister, car « le dépistage est la porte d’entrée à la prise en charge », appuie-t-il.

Le Tchad qui s’aligne dans la vision des objectifs mondiaux 2030, vise aussi l’éradication des hépatites d’ici quelques années mais le chemin à parcourir reste encore long.