MÉDIAS – Par une décision n°22/HAMA/SG/2019, signée ce 22 juillet 2019, de son président, Dieudonné Djonabye, la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (Hama), suspend le journal Salam Info de parution pour une durée de trois mois. A l’origine, « manquements constitutifs d’atteintes à l’éthique et à la déontologie professionnelle.
La Hama instruit le directeur de publication du journal Salam Info de se tenir conformer à cette décision « sans préjudice d’autres poursuites ». En effet, l’article 10 de la loi n°032/PR/2018 du 03 décembre 2018, portant ratification de l’ordonnance n°016/PR/2018 du 31 mai 2018 portant attributions, Organisation et Fonctionnement de la Hama dispose : « en cas de manquement aux obligations qui s’imposent aux moyens de communication audiovisuels, écrits et électroniques, la Hama fait, selon la gravité desdits manquements, des observations ou une mise en demeure publique ou toutes autres sanctions aux contrevenants ».
Selon la décision que Tchadinfos.com détient une copie, la Hama justifie cette suspension par la publication d’un article par le tri-mensuel dans sa parution n°023 du 11 au 21 juillet 2019 où il tient des « propos injurieux à l’encontre du directeur de publication du journal Abba Garde, Moussaye Avenir de La Tchiré, et du directeur de publication du journal Le Perroquet, Eric Ngarlem Toldé. Ainsi l’organe régulateur s’en est auto saisi pour convoquer le directeur de publication de Salm Info Martin Inoua Doulget.
L’auto saisine de la Hama est conforme aux dispositions de l’article 9 de la loi n°032 qui dispose que : « la Hama doit…statuer par auto saisine sur les violations de la déontologie et de législation en vigueur dans le secteur de l’information et de la communication ».
D’après la décision, aux termes de la convocation, la Hama a estimé que le directeur de publication du du journal Salam Info n’a pas respecté les engagements pris conformément à la mise en demeure à lui faite le 11 avril 2019, par décision n°008/HAMA/SG/2019 afin de ne plus s’en prendre à ses confrères à travers le journal, mais plutôt à cultiver la confraternité.
Ainsi le directeur de publication du journal Salm Info a été régulièrement entendu en plénière élargie aux responsables des départements techniques le 22 juillet 2019. Au cours de cette rencontre, Martin Inoua Doulgué a déclaré : « qu’il ne peut comprendre d’écrire pour dénoncer les faits de la société et s’interdire d’écrire sur les faits le concernant même si cela l’oppose à ses confrères ».
Cependant, la Hama trouve indécent voire injurieux qu’un journaliste puisse traiter dans ses colonnes un autre journaliste de « cancre ». Car soutient le juge des médias, cette approche de traitement de l’information va à l’encontre de la confraternité qui gouverne la profession de journaliste et constitutive de diffamation et d’injures, faits prévus et punis par les articles 78 et 79 de la loi 032. La Hama estime à cet effet, qu’un journal ne constitue pas un cadre de règlement des comptes entre des individus furent-ils des journalistes