Décédée le 17 mars à la suite d’un coup de poignard reçu dans son champ de la part d’un éleveur, la dame Boumnodji Félicité a été inhumée ce 25 mars à N’Djamena.

Arrivé au cimetière de Toukra dans le 9eme arrondissement où sera inhumée Madame Banga née Boumnodji Félicité, le corps de la défunte a été porté par des femmes.

Dès 8 heures, parents, proches, connaissances et collègues se sont mobilisés pour retirer la dépouille de dame Boumnodji Félicité de la morgue du Centre hospitalo-universitaire de référence nationale de N’Djamena. Après cette première étape pleine d’émotions, le cortège se dirige vers l’église évangélique n° 12 de N’Djamena, dans le 6eme arrondissement.

Commence alors la cérémonie funéraire de Boumnodji. Des chants religieux sont entonnés. Des proches du défunt, devant cette disparition tragique, se laissent emporter. Des paroles de consolation sont dites et l’assemblée est appelée à se calmer. “Que ces événements ne nous amènent pas à pêcher contre notre Dieu’’, exhorte un religieux. Inconsolables après des louanges et prières, la visite de corps commence enfin.

Lors des témoignages, M. Banga, l’époux de la défunte, a déploré la disparition de sa femme. “Le départ de ma femme laisse un vide énorme pour toute la famille. Elle était tout pour moi et mes enfants. Je ne sais pas comment je vais me prendre pour répondre aux questions de mes enfants“.

Si M. Banga s’interroge sur son futur sans son épouse, la coalition des associations de défense des droits de la femme appellent à ce que lumière soit faite sur la mort de Boumnodji Félicité. C’est dans ce sens que Viviane Djatto, représentante de la Ligue tchadienne de défense des droits de la femme avoue son ressenti vis à vis de cette situation.

Ce que je ressens en ce moment, c’est de la tristesse, de mécontentement et de la déception à l’endroit du gouvernement qui ne nous protège pas assez. C’est une mère, elle n’a pas décidé de partir, on l’a assassiné en abandonnant sa famille, ses enfants, sa femme… Au nom de la coalition des associations des femmes, nous appelons tout le monde à une lutte commune. Ce n’est pas une affaire de Félicité mais cela concerne tout le monde. Nous appelons également par la même occasion le ministère du Genre, qu’il s’associe aux femmes dans cette lutte afin que les droits de la femme soient respectés. Si le gouvernement ne réagit pas, tout ça va s’accroître. Nous sommes en danger“, s’est indignée Viviane Djatto.

Même son de cloche du côté de Me Delphine Djiraïbé qui estime que “les femmes sont en colère parce que nous ne savons pas pourquoi un homme doit arracher son couteau et éventrer une femme. Nous n’allons pas baisser les bras. Nous interpellons toutes les femmes à se lever parceque ça en est de trop“.

Boumnodji Félicité laisse derrière elle trois enfants.