CULTURE – Aujourd’hui au Tchad, la culture du livre a disparu, la lecture se fait rare. Elèves et étudiants préfèrent les salles de jeux et autres lieux de distraction. Les travailleurs pour la plupart consacrent leurs temps libres aux débits de boisson et autres activités que la lecture.

« Le problème de la lecture au Tchad se focalise sur un seul point. Il n’y a pas la politique du livre au Tchad. Parce qu’il n’y’a pas un acte officiel ni une ordonnance moins encore un décret pour placer le livre au centre des préoccupations», a confié Mbernodji Sosthène, secrétaire exécutif de l’Association des écrivains et auteurs tchadiens.

Le livre est le support du savoir, il véhicule le savoir  et diffuse l’intelligence. Ailleurs, tous les matériaux nécessaires à la fabrication du livre sont subventionnés. Au Tchad, c’est le contraire. Mêmes les enseignants, censés détenir beaucoup de livres pour former les jeunes, ont du mal à s’en procurer. Pas de dotation de l’Etat et les prix restent très onéreux pour eux.

Dans les écoles, la situation est encore grave. Elles se voient vider de leurs bibliothèques laissant les élèves sans sources du savoir. Faute de bibliothèques scolaires et avec l’incapacité des parents à acheter des livres pour leurs enfants, l’amour du livre a disparu. Les jeunes changent donc de priorité. Le sport, la télévision, la danse et d’autres loisirs ont pris le dessus sur la lecture.

Pour la production nationale, l’Etat n’encourage quasiment pas les évènements autour du livre, encore moins les aides à l’édition. Ceci démontre quelque part le maqnue d’intérêt que l’Etat montre quant à l’éducation des jeunes.

Les chiffres de fréquentation enregistrés par la bibliothèque nationale sont faibles. « Sur les six premiers mois de l’année 2020, nous avons enregistré 39 enseignants qui sont venus consulter la bibliothèque nationale, 230 étudiants, 155 élèves et 16 personnes issues d’autres catégories, associations, administrateurs et autres»,  confie le directeur de la Bibliothèque nationale, Manassé Nguinambaye.

Faute de lecteurs, à la Bibliothèque nationale, ce sont d’autres cérémonies politiques ou associatives qui profitent des installations. « Le bâtiment de la Bibliothèque nationale ne sert qu’à accueillir des séminaires politiques. Ailleurs, une bibliothèque ne peut qu’accueillir des séminaires culturels », a regretté Mbernodji Sosthène.

Pour encourager la culture du livre, il faut sensibiliser à tous les niveaux de la société afin que les jeunes aient dès le bas âge, l’amour pour la lecture.  Mbernodji Sosthène suggère par ailleurs que l’Etat mette la main à la pâte car il y va de son devoir. « L’Etat a le pouvoir de puissance publique alors c’est son rôle de commander des livres aux Tchadiens,  de prendre attache avec des éditeurs et  les auteurs du livres ».

Noudjimadji Perline