Le prix de vente des motos augmente à N’Djamena depuis quelques mois. Une situation qui fait suite à la pandémie de Covid-19.

Pour se rendre vite à un rencard dans un coin de la capitale, il faut un engin et en occurrence une moto“, indique Roger.  “Justement la moto est devenue un moyen simple et rapide pour arriver à sa destination”, renchérit Clémentine qui fait de la mototaxi son moyen de déplacement quotidien.

À N’Djamena, les motos sont les engins les plus utilisés. Dans les coins et les recoins de la ville, elles ont imposé leur silhouette entre les avenues et ruelles. Sur fond des klaxons, les motocyclistes se faufilent partout.

Flambée des prix des motos

Pourtant, cet engin prisé des N’Djamenois devient de plus en plus cher depuis quelques mois dans la capitale tchadienne. Avant la pandémie de Covid-19, la plupart des motos se vendaient autour de “450 000 et 500 000 francs”, explique Abdoulaye, propriétaire d’une boutique de vente de motos.

Peu après l’annonce de la pandémie de coronavirus, les prix des motos augmentent. “Maintenant nous vendons une moto Haojue dame à soit 650 000, soit 625 000 francs CFA. Pour les CGL 125 homme, le prix varie entre 670 000 et 690 000 francs”, précise-t-il.

Pourquoi les prix des motos ont-ils augmenté si vite? “C’est l’Etat”, s’exclame le boutiquier. “Les frontières terrestres sont fermées, depuis lors l’entrée des motos dans la ville de N’Djamena devient de plus en plus difficile. En plus de cela, le service douanier a augmenté les taxes des  marchandises“, justifie-t-il. 

Pour les businessmen des motos de l’avenue Charles de Gaulle, c’est seule l’entreprise Ibam-Tchad  qui importe des motos. Elle nous fait comprendre que “la douane  taxe cher le dédouanement des engins“.

A l’époque “le dédouanement d’une moto nous coûtait entre 75 000 et 80 000 francs CFA. A ce jour, il faut 150 000 francs pour dédouaner une moto“, deplore Abdoulaye d’un air abattu.

Une situation qui réduit la clientèle et le chiffre d’affaires. “Maintenant, on enregistre moins  de clients. Pourtant, je paie l’impôt libératoire à l’administration centrale, et la patente à l’administration locale, sans compter la sentinelle”, souligne Abdoulaye.

Le pessimisme gagne donc Abdoulaye. “Si l’État ne revoit pas cela, je laisserai la vente des motos et je me chercherai ailleurs”, conclut-il.