N’DJAMENA, 22 novembre (Xinhua) — Le président-directeur général de la société cotonnière du Tchad, Kalzeubé Pahimi Deubet, a été nommé jeudi Premier ministre, chef du gouvernement tchadien, selon un décret du président Déby Itno rendu public sur la radio officielle.

M. Kalzeubé Pahimi Deubet remplace à ce poste M. Joseph Djimrangar Dadnadji, contraint à démissionner jeudi par sa propre majorité parlementaire.

L’ancien directeur du cabinet civil du président Déby Itno devra réussir là où son prédécesseur a échoué: réforme de l’école tchadienne en déliquescence, cherté de la vie, décentralisation, notamment.

Kalzeubé Pahimi Deubet est le quinzième Premier ministre nommé par le président Déby Itno, au pouvoir depuis décembre 1990.

Joseph Djimrangar Dadnadji, et son équipe gouvernementale ont démissionné jeudi, selon une lettre au président Déby, lue sur la radio officielle. Nommé il y a dix mois exactement, il a expliqué sa démission par les relations délétères avec sa majorité parlementaire, “couronnées par une motion de censure [et qui] s’oppose à la poursuite de [sa] mission”.

Les députés devraient en effet examiner ce vendredi une motion de censure contre le gouvernement de Djimrangar Dadnadji, initiée par 74 élus de son propre parti (le Mouvement patriotique du salut, au pouvoir depuis 1990 et qui domine ultra majoritairement l’Assemblée nationale).

Les députés frondeurs reprochent au Premier ministre la ré forme de l’école tchadienne qu’il a engagée il y a quelques mois, l’arrestation irrégulière de quatre de leurs collègues à la suite de la tentative de déstabilisation des institutions de la Ré publique de mai 2013, l’instabilité de son équipe (cinq remaniements depuis sa nomination en janvier 2013), ainsi que son incapacité à juguler la volatilité des prix des denrées sur les marchés et à conduire la politique de décentralisation.

Les signataires de la motion ont invité “l’Assemblée nationale [à prendre] ses responsabilités en censurant ce gouvernement qui n’est pas capable de mener les réformes né cessaires pour répondre aux attentes du peuple tchadien”.

Pour éviter cette censure qui apparaîtrait comme une humiliation, M. Djimrangar Dadnadji a pris le devant en rendant son tablier au président Déby Itno.

“Je prie Dieu pour qu’il préserve notre pays des démons de la division et que la paix chèrement acquise continue à stabiliser la vie de notre pays”, a indiqué M. Djimrangar Dadnadji dans sa lettre de démission.