Les Gouverneurs ont été privés de leur biberon. Ils ne peuvent plus puiser comme ils sont coutumiers dans les caisses de l’Etat. La décision est tombée hier comme un coup de massue. Beaucoup étaient entrain de ruminer leur douleur et n’apprécient pas cette décision du Maréchal du Tchad.

Lors d’une traditionnelle réunion des responsables des régies financières tenue au Palais Présidentiel ce 21 octobre 2020, sous la direction du Secrétaire Général de la Présidence, le Président de la République intime l’ordre aux Gouverneurs de ne plus plonger la main dans la caisse de l’Etat. Cette nouvelle est tombée comme un couperet. Ceux qui oseront foulés au pied cette décision le trouveront sur son chemin.  Ce qui sonne comme un avertissement à certains prédateurs qui, à la moindre occasion mettent à sac les  maigres recettes engrangées par les trésoreries Provinciales.   Le chef de l’Etat sonne ainsi la fin de la récréation qui a trop duré  et beaucoup  de Gouverneur n’auront que les yeux pour pleurer.  Ils ont un goût immodéré pour la  réquisition des millions  dans les caisses de l’Etat  sous-prétexte qu’il y a des urgences à résoudre. C’est ainsi qu’ils en profitent pour se faire pleines les poches. Aujourd’hui, le pays fait face à une crise économique  sans précédent et surtout en ce temps de la pandémie à coronavirus, le Gouvernement remue terre et ciel  pour honorer certains de ses engagements régaliens, il ne voudrait pas  que  ses représentants au niveau des commandements  territoriaux en font à leur tête en organisant des rapines pour garnir leurs comptes. C’est fini, la gestion scabreuse et opaque des finances publiques par les Gouverneurs. Trop c’est trop sursurre-t-on dans les couloirs du Palais Présidentiel.

A scruter de près la décision du Chef de l’État, Il leur est strictement interdit de puiser comme bon leur semble dans les caisses du trésor provincial. Alors  que certains Gouverneurs  se comportaient en véritable pilleur dans leur circonscription administrative. Ils régent en maître absolu. Ils ordonnent sans ménagement à ceux qui détiennent le cordon de la bourse de leur débloquer parfois des faramineuses sommes par ce qu’ils veulent effectuer un déplacement pour aller rétablir la sécurité ou bien éteindre le feu quelque part. Or, parfois, il n’en est rien. Cet argent prend une destination inconnue. C’est pourquoi, le Président de la République se veut regardant et contrôler toute sortie d’un copeck du trésor public. Désormais, rien ne sera comme avant. Les Gouverneurs doivent se contenter de la gestion de leur crédit de fonctionnement. Il n’y a pas longtemps certains gouverneurs ont été accusés d’avoir dilapidé sans justification des centaines de millions du contribuable tchadien et ont été interpellés et ont passé plusieurs mois à la case prison avant d’être blanchis par la justice. En prenant cette décision, le chef de l’Etat voudrait être le seul ordonnateur des dépenses publiques et ce qui lui permettra à n’en point douter de mieux s’assurer des sorties farfelues de l’argent des caisses de l’Etat.

En tout cas, les Gouverneurs qui rameront à courant de cette décision Présidentielle n’échapperont pas aux fourches caudines de la justice. Vivement que cette décision fasse tache d’huile et que l’argent de l’Etat soit géré selon une certaine orthodoxie financière.