Le 21 novembre, l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme (ATPDH) a tenu son 7 congrès national. A cette occasion, elle a porté son choix sur Ildjima Lokiam Agnès à sa tête. Qui est cette femme, la troisième qui dirige l’ATPDH ?

Une haie d’honneur dans la pièce au format rectangulaire. Sous des ovations l’annonce est faite. La dame à la coiffure locks est élue présidente de l’association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme (ATPDH). Ildjima Lokiam Agnès remplace Me Jacqueline Moudeïna.
“Cela ne change rien en moi, j’étais militante des droits humains et je la demeure toujours. Sauf qu’étant présidente, la responsabilité augmente, c’est tout”, lâche-t-elle en souriant.

La défense des droits humains, Ildjima l’a acquise depuis son enfance. “Quand j’étais petite, on m’appellait juge. Parce que je n’aimais pas l’injustice. Quand il y avait un problème, je rendais à chacun sa part de responsabilité “, se souvient-elle. Une attitude qu’elle a prise sous les ailes de son défunt père. “Papa était quelqu’un de comme ça. Si tu as fait faux, tu vas avoir ta claque”.

Après trente ans dans la promotion des droits humains, celle qui est la troisième présidente de l’ATPDH, trouve que la situation des droits humains au Tchad est toujours critique. “A l’époque le pays sortait des exactions de grande envergure. Aujourd’hui il n’y a peut-être pas des exactions. Mais on n’est pas au point zéro, nous sommes encore loin”, estime Ildjima Lokiam Agnès.
“La promotion des droits humains au Tchad évolue en dent de scie. Car jusque-là, il y a des gens qui séquestrent leurs domestiques à la maison”, se désole-t-elle.

Malgré la situation déplorable des droits humains, cette mère de cinq enfants et grand-mère de deux petits-fils oriente sa vision vers les couches les plus vulnérables durant son mandat de quatre ans . “Le projet actuel de l’Association tchadienne pour la promotion des droits humains repose sur les prisonniers, les bouviers, les enfants Talibés qui sont des cibles prioritaires”. Un combat qu’elle s’engage à mener jusqu’au bout. Même si cela ne fait pas l’unanimité dans son entourage. “Il y a toujours des détracteurs, mais je ne tiens pas compte. On ne peut pas faire plaisir à tout le monde”, concède-t-elle.



L’ATPDH fait-elle la promotion des femmes?

A cette question, la chrétienne catholique hoche la tête et sourit. “C’est la volonté de nos frères à l’association. Il veulent bien faire la promotion de la femme. Ils savent de quoi nous sommes capables”, répond Ildjima Lokiam Agnès.

En plus de la défense des droits humains, cette ex-enseignante de français avait occupé et occupe encore des postes dans l’administration tchadienne. Direction de la législation, direction du marché public, membre du conseil constitutionnel du Tchad de 2002 à 2011, présidente du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) de 2013 à 2017, fonctionnaire de l’État au secrétariat du gouvernement (agent, cheffe de service, directrice). Elle est également militante de l’Association des femmes juristes du Tchad (AFJT) depuis sa création.

La nouvelle présidente de l’ATPDH n’a pas que le travail dans son quotidien. Elle est une amoureuse des belles lettres ainsi que du sport. “J’aime la marche, malheureusement N’Djamena n’est pas faite pour la marche”, estime la titulaire de DESS1 et 2.