La Coordination nationale des jeunes pour la paix et le développement au Tchad (CONAJEPDT), a organisé ce 4 juin une journée d’information et de sensibilisation à l’endroit de des jeunes des 10 points focaux des arrondissements de N’Djamena. Cette rencontre tenue au CEFOD a pour leitmotiv: “Transition au Tchad, quelle contribution de la jeunesse pour la paix et le vivre ensemble”.

Le coordonnateur du CONAJEPD, Mahamat O. Ibrahim lance que “cette journée s’inscrit dans le cadre de la paix et de la convivialité entre les Tchadiens des différentes couches sociales, notamment les jeunes car le pays traverse une crise qui risque de le diviser”.

C’est pour éviter une telle issue que la CONAJEDPT entend apporter des ”stratégies efficaces” pour consolider et maintenir la paix. Des émérites panelistes ont agrémenté l’assise.

Côté religieux, l’on note les interventions du pasteur Dogo Victor et le cheikh Abdeldaïm Abdoulaye, Secrétaire général du Conseil supérieur des affaires islamiques (CSAI). Pour le premier intervenant, la jeunesse doit se connaître et connaître son rôle dans la culture de la paix ; connaître les causes ou obstacles à la paix (qui sont les préjugés, le mépris de l’autre, le complexe de supériorité, l’injustice à tous les niveaux ; mais aussi connaître les facteurs contribuant à la culture de la paix et le vivre-ensemble à savoir :” nous avons une origine commune car descendants d’Adam ou Adoum et d’Eve ou Haoua (…). La jeunesse devrait être consciente, stable, avoir une vision claire et une conviction profonde de voir un Tchad développé et prospère”.

Selon le cheikh Abdeldaïm, les différences ethniques, religieuses, culturelles doivent être une source de bénédiction et non de conflit. Et il faut éviter les messages haineux, excitant à la violence ou à la vengeance, conseille-t-il. “Surmonter le mal par le bien”. “Ne cédons pas, surtout les jeunes à ceux qui veulent nous diviser pour régner. Car seule l’union fait la force. Chrétiens, musulmans, etc. nous sommes tchadiens et égaux (…)”.

Les participants à la journée

Il y a également les interventions de deux juristes à savoir le Prof. Ahmat Mahamat Hassan et Ali Mbodou . Le Prof. Ahmat Mahamat Hassan précise que “nous vivons déjà ensemble mais ce qu’il faut rechercher, c’est plutôt le mieux vivre-ensemble. Et le mieux vivre-ensemble se construit à l’école républicaine. Or les Tchadiens, dirigeants appartiennent à leur famille, leur ethnie, leur tribu, etc.”. Il faut vaincre la patrimonialisation du pouvoir, le repli identitaire pour le mieux vivre-ensemble” car cela frustre et attise la haine des gens mis sur le côté. “Les jeunes sont les victimes de tribalisme, de confessionalisme, de villagisme des anciens qui n’avaient d’yeux que pour leur ventre (…). Ils doivent penser citoyenneté avant tout”, recommande-t-il.

Le quatrième paneliste, le juriste Ahmat Hassan de conclure que “le problème du Tchad est lié à l’exclusion sociale. Si seulement la voix, les cris du peuple étaient entendus, beaucoup de problèmes seraient résolus”, un message adressé aux décideurs pendant cette période de transition. Au sortir de cette journée, de nombreux jeunes participants sont quasi tous unanimes : “la paix ne sera possible qu’avec la justice, l’égalité sociale et l’inclusion de la jeunesse dans la prise des décisions”.