INTERVIEW- les conflits éleveurs- agriculteurs et intercommunautaires ne cessent de faire des morts dans le pays. Cette situation a suscité la réaction du Réseau national des volontaires au Tchad (RENAVET) qui a décidé d’organiser des pré-forums dans les 12 provinces les plus touchées. Le coordinateur dudit réseau, Mahamat Ahmat Younous, nous en dit plus.


Pourquoi avez-vous décidé d’organiser des pré-forums dans 12 provinces sur les conflits éleveurs agriculteurs ?

Cette initiative est née suite aux nombreux cas de morts et blessés dans les provinces dus aux conflits auxquels font face les habitants dans les différentes provinces. Il est temps d’agir pour mettre fin aux conflits éleveurs-agriculteurs et intercommunautaires qui ont fait plus de 300 morts. Chaque jour la situation des conflits ne cesse de se détériorer. Nous en tant que société civile, il est de notre devoir d’appuyer le gouvernement dans cette lutte, car sans la paix l’on ne peut parler du développement d’un pays. Les 12 provinces sont: Ouaddaï, Sila, Tandjilé, Mayo Kebbi Ouest, Mayo Kebbi Est, Logone occidental, Logone oriental, Moyen Chari, Hadjer Lamis, Batha, Chari Baguirmi et Mandoul.


Qu’est-ce qui justifie le choix de 12 provinces alors que le Tchad en compte 23 ?


Le choix de ces 12 provinces cibles pour la réalisation de ces pré-forums n’est pas un fait du hasard. Les 12 provinces sont les plus affectées, même si l’on demande à un enfant ce que c’est que les conflits éleveurs- agriculteurs, intercommunautaires et fonciers, il te dira que c’est une histoire d’actualité. C’est une triste réalité pour un pays comme le Tchad.


Quelles stratégies allez-vous déployer?


Cette situation demande une descente sur le terrain, le temps d’échanger pour mieux cerner le problème. C’est ainsi qu’on pourra envisager des résolutions. Nous savons que chaque province a un problème spécifique. Nous avons comme stratégie d’identifier les causes principales des conflits dans ces 12 provinces, c’est-à-dire les faire discuter entre eux, recueillir les causes de ces conflits afin de trouver des solutions. Puis à notre niveau en faire une synthèse dans un rapport à soumettre au gouvernement et les partenaires qui nous ont appuyé pour réaliser cet événement, afin de revenir avec des solutions envers ces provinces pour installer un climat d’entente.


Quel est le thème retenu pour ces pré-forums ?


Cette initiative qui débutera au début du mois de mars est placée sous le thème :« Zéro conflit intercommunautaire au Tchad». C’est un thème vraiment important dans le sens où il incombe un travail de suivi qui s’enchaine pour une finalité satisfaisante. Ceci pour témoigner le souhait du Réseau national des volontaires au Tchad de voir un pays uni et prospérer dans la paix».


Si vous avez un mot de fin, ce sera lequel ?


Le Réseau national des volontaires au Tchad, par ma voix, exhorte le gouvernement et toutes les personnes de bonne volonté de les accompagner afin de réunir les 140 millions budgétisés pour la réussite de ces pré-forums. Un pays en guerre ne peut parler de son développement. Nous devons unir nos forces pour un Tchad meilleur, comme le dit un adage, “l’union fait la force”.