Tchad: le gouvernement veut recenser les Tchadiens victimes des violences en Centrafrique

N’DJAMENA, 13 mars (Xinhua) — Le Premier ministre tchadien, KalzeubéPayimi Deubet, a créé jeudi une commission interministé rielle chargée de recenser ses compatriotes victimes des conflits sociopolitiques en République centrafricaine (RCA).

La commission interministérielle a pour mission de faire le bilan des Tchadiens victimes du conflit centrafricain depuis la prise du pouvoir par la coalition Séléka (en février 2013, Ndlr) jusqu’à ce jour”, précisé l’arrêté signé par M. Kalzeubé Payimi Deubet et dont Xinhua a obtenu copie.

Elle est chargée plus précisément catégoriser les victimes et les dommages subis; identifier les familles des personnes agressé es,exécutées, tuées ou disparues; identifier les personnes qui ont subi des dommages matériels; identifier, si possible, les présumés auteurs de tous ces actes; établir la liste de toutes les victimes connues et éventuelles non identifiées.

Les équipes de recensement devront sillonner les sites où sont regroupés les rapatriés de la RCA, notamment à N’Djaména, la capitale, et dans trois villes du sud du pays frontalier avec la Centrafrique.

Le rapport des travaux de la commission interministérielle est attendu sur la table du Premier ministre d’ici trente jours, selon l’arrêté.

En décidant de rapatrier ses compatriotes de la RCA, fin dé cembre 2013, le chef du gouvernement tchadien avait appelé la communauté internationale à mener une enquête internationale pour identifier et désigner les auteurs et les commanditaires des tueries afin de les traduire devant les juridictions internationales.

Le gouvernement du Tchad et les Nations Unies ont déjà enregistré plus de 80.000 personnes en provenance de la RCA. Ces chiffres ne cessent d’évoluer, même si le Premier ministre tchadien a annoncé la fin des opérations de rapatriement il y a quelques jours.

“Les sites de transit à N’Djamena et au sud du Tchad sont surpeuplés, abritant jusqu’à 10.000 personnes tandis que les services de bases sont insuffisants”, avait indiqué il y a une semaine à Xinhua Thomas Gurtner, coordonnateur de l’action humanitaire au Tchad.

“Les conditions de vie sont sinistres, avec peu ou pas d’eau potable disponible et des latrines qui débordent; une situation qui laisse craindre des maladies d’origine hydrique telles que le choléra”,avait-il ajouté.