Depuis quelques mois, les victimes du règne de l’ex président Hissein Habré font des sit-in devant le siège de leur association pour réclamer réparation du tort qu’elles ont subi. Mais la mobilisation quotidienne des victimes, déjà affaiblies par les tortures physique et morale, sous cette forte canicule actuelle, n’est pas chose aisée. Dans cette situation, les victimes appellent le soutien de leurs progénitures.

Tous les samedis, les victimes se réunissent à N’Djamena au sein de leur siège en assemblée pour se parler et s’encourager à l’aboutissement de leur longue lutte ; celui d’obtenir réparation des affres qu’elles ont subi pendant l’époque de la terreur.

« Nous devons lutter jusqu’au bout même si le soleil est ardent et insupportable », scande Clément Abaïfouta, le président de l’AVCRP lors d’une première séance bilan de la grande mobilisation du 10 juin, avec le soutien de nombreuses associations des droits de l’Homme. Dans les échanges, la mobilisation a eu un impact retentissement sur le plan médiatique même si le gouvernement se mure dans un silence qui frise le mépris.

Un autre sujet et non des moindres abordé lors de cette assemblée est le faiblissement de la mobilisation. « Le plus souvent, ce sont nous les femmes qui restons au soleil pendant des heures, alors que les hommes se vautrent sur des chaises à l’ombre », constate amèrement une veuve, assise sur une natte à même le sol.

Cette boutade montre à quel point la stratégie de sit-in au soleil qui plombe à 45° est difficile à vivre pour ces victimes dont la majeure partie est âgée et affaiblie. La question que l’on se pose est jusqu’où iront-elles dans ces conditions de rude épreuve ? 

« Nous n’avons rien à perdre, nous avons déjà frôlé la mort plusieurs fois », insiste Ousman Abakar, membre de l’association et ancien prisonnier de régime Habré. Mais cette volonté de dépassement ne se traduit pas dans les faits. La mobilisation, qui se veut quotidienne avec les pancartes à la main, faiblit de temps à autre.

Le soutien des orphelins est plus que nécessaire

Dans cette lutte de longue haleine, le soutien des orphelins dans les sit-in devrait en principe aller de soi.  Vu que, ces derniers sont aussi concernés par les indemnisations (10 millions FCFA par victimes indirectes, c’est- à-dire, les orphelins).  Les raisons : ils sont soit sous informés, soit peu intéressés par cette cause.  Cela dit, les responsables de l’association pensent qu’il faut leur faire un appel du pied, au besoin par un communiqué radiodiffusé pour qu’ils s’allient à leurs parents, qui commence à languir sous le soleil de plomb chaque jour.  Une autre paire de manche, ce sont les nombreux mois de bail impayés (600 000 FCFA, le mois) pour le bâtiment qui abrite le siège de l’association. 

Dans cette perspective, les orphelins ont été recensé pour sensibilisation et action dans les jours suivent.  

« Unis nous pouvons renverser des montagnes »,  a conclu le président de l’association des victimes de Hissein Habré.

Joseph Ngagué (Stagiaire)