SOCIÉTÉ – Les victimes du régime de l’ancien président tchadien Hissein Habré continuent d’organiser de sit-in à N’Djamena.  Ils ont reçu ce matin le soutien des associations de la société civile dans leur lutte.

Lundi 10 juin, la circulation sur l’avenue Pascal Yoadimadji, dans le 7e arrondissement de N’Djamena, est perturbée. On croyait du coup à un accident de circulation mais ce n’était pas le cas. C’est le sit-in des victimes des crimes du régime d’Hissein Habré qui paralyse la circulation sur cette voie. Ces victimes sont de centaines à investir la devanture de leur siège situé au cœur de N’Djamena.

À 9 heures, la deuxième vague des protestataires prend position. Elle s’aligne au bord du goudron, identique à la première. Pancarte en mains, regards orientés vers les usagers de la voie publique. Leur but n’est pas seulement de faire passer les messages sur les écriteaux qu’on peut lire comme : « Ne continuez pas à nous tuer » « Et si c’était toi » « ne pas exécuter cette décision de justice est un crime », mais de se faire entendre par le gouvernement tchadien. Ça fait trois mois qu’ils scandent ces messages pour réclamer réparation auprès des autorités de N’Djamena. Mais les indemnisations demandées tardent encore à être versées. Ce qui exaspère le président de l’association des victimes, Clément Abbay Fouta.

« Que le gouvernement tchadien arrête de nous torturer. C’est un droit, ce que nous réclamons et non de la mendicité ce que nous faisons. » Selon lui, les autorités tchadiennes doivent briser « le mutisme » et faire réparation à ces victimes.

Pour cet énième sit-in, les victimes du régime de Hissein Habré ne sont pas seules. Elles sont soutenues par une dizaine d’associations de la société civile ce matin. Elles étaient là pour exprimer leur solidarité à ces dernières. Par cette solidarité, elles veulent montrer au monde qu’elles sont aussi victimes du régime de l’ancien président tchadien.

Abdraman Ali, coordonnateur national du Comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation (CSAPR) a tenu à préciser que c’est l’application de la décision de justice de Dakar et de N’Djamena qui fera que les Tchadiens puissent se réconcilier définitivement. Pour lui, la présence de ces associations amplifie la voix des victimes pour qu’elle soit entendue.