Les experts et les professionnels du TIC ont animé une conférence débat, sur le thème : « L’impact socio-économique de l’économie numérique au Tchad ». C’est, ce vendredi, 10 décembre, au Centre d’étude et de formation pour le développement (CEFOD).
Dégager les avancées du numérique, notamment de l’internet au Tchad et les facteurs limitant son développement, ont constitué l’objectif de cette conférence débat qui a réuni les experts et les professionnels du numérique.
C’est en 1997 que l’internet a pénétré au Tchad avec un nombre d’utilisateurs qui s’élèvait à 2317 abonnés. Vingt quatre ans après, le nombre d’utilisateurs de l’internet a évolué de façon exponentielle passant de quatre chiffres à sept chiffres. Et la téléphonie mobile qui constitue la force du développement numérique au Tchad a connu un boom. « En 2020, le nombre total des abonnés du secteurs des télécommunications au Tchad s’élève à 8 696 733 clients », selon Daouda Alhadj Adam, secrétaire général de l’Association pour la défense des droits des consommateurs.
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Cette avancée est un avantage à la croissance de l’économie numérique qui n’est rien d’autre que l’ensemble des activités économiques et sociales qui sont activées par les plateformes telles que les réseaux sociaux, le mobile, les réseaux informatiques, y compris le commerce électronique.
L’impact socio-économique de cette économie dite numérique, Kebir Mahamat Abdoulaye, économiste et spécialiste des politiques publiques l’aborde sous un angle macroéconomique. Selon lui, « l’économie numérique a un impact sur différents secteurs d’activités, à savoir la santé, l’agriculture, le transport, le tourisme, la banque… »
Les obstacles et les efforts
Malgré son importance imposante, le secteur du numérique au Tchad fait face à d’énormes contraintes qui limite de bénéficier de ses avantages. Pour le défenseur des droits des consommateurs Daouda Alhadj Adam, les grands défis du numérique au Tchad reste « le coût excessif de l’énergie électrique et son indisponibilité ; le coût élevé de la bande passante; la fiscalité excessive et non adaptée… »
Des efforts ont été faits dans les années 2000 pour libéraliser ce secteur mais pour beaucoup de tchadiens, l’internet reste toujours un produit rare. Cette situation, Kebir Mahamat Abdoulaye l’explique par l’enclavement du Tchad, mais n’oublie pas le coût exorbitant des impôts et taxes.
« Le gouvernement a investi pour les infrastructures numériques mais il y’a encore d’autres investissements qu’il faut faire pour améliorer l’accès à l’internet », selon Safia Youssouf, directrice générale adjointe de la société SUDATCHAD, l’une des fournisseurs d’internet au Tchad. Daouda Alhadj Adam de son côté, plaide plutôt pour la libéralisation du secteur, pour qu’il y ‘a plus de concurrence. Ce qui permettra selon lui de développer ce secteur et maximiser son impact sur l’économie et la société.