N’DJAMENA, 20 mai (Xinhua) — L’Assemblée nationale du Tchad a voté mercredi une loi approuvant le maintien au Nigéria des forces armées tchadiennes engagées dans le cadre de la lutte conjointe régionale contre la secte islamiste Boko Haram, a constaté un journaliste de Xinhua.

Selon le général Bénaïndo Tatola, ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense nationale, cette prolongation se justifie par le contexte marqué par l’alternance au sommet de l’ Etat nigérian et par une mobilisation inédite des pays membres de la CBLT (Commission du bassin du Lac Tchad).

Aucune durée n’a été précisée. Ce qui signifie que les soldats tchadiens qui sont au Nigeria voisin depuis quatre mois, y resteront “jusqu’à l’éradication de la menace représentée par la secte islamiste Boko Haram”, comme l’avait indiqué le général Bénaïndo Tatola, dans une communication faite il y a une semaine en conseil des ministres.

Le 14 janvier 2015, l’Assemblée nationale du Tchad avait déjà autorisé le gouvernement à envoyer les troupes aider les armées camerounaises, nigériennes et nigérianes qui faisaient face à l’ expansion de la secte islamiste.

Aux termes de l’article 123 de la Constitution tchadienne, lorsque la durée de l’intervention excède quatre mois, le gouvernement soumet sa prolongation à l’autorisation de l’ Assemblée nationale. Jeudi, en conseil de ministres, le gouvernement a donc délibéré de la question avant de saisir l’ Assemblée nationale réunie en session ordinaire depuis un mois.

En quatre mois d’intervention, l’armée tchadienne a, cependant, réussi à libérer et pacifier plusieurs localités du Nord-Est du Nigeria des mains de Boko Haram avant de les remettre sous le contrôle des forces régulières nigérianes. Elle a également détruit ou récupéré d’importants matériels des terroristes. Mais le bilan de cette intervention reste lourd dans les rangs tchadiens: 71 morts soldats tués et 416 autres blessés.

Si Boko Haram a subi des revers qui en limitent la menace, le général Bénaïndo Tatola estime que celle-ci n’est pas définitivement résorbée dans la mesure où les résidus terroristes se sont réfugiés dans leurs derniers retranchements.