En République Centrafricaine, des affrontements entre les ex-rebelles de la Séléka et des groupes d’auto-défense se sont répandus au Nord-Ouest du pays. Des villages se sont dépeuplés et certains ont même été entièrement rasés par les groupes armés. Des personnes ont fui dans la brousse et à Bossangoa. Certains ont franchi la frontière tchadienne après des jours de marche. La Radio des Nations Unies est allée à la rencontre de ces réfugiés centrafricains au camp de Dosseye, au Sud du Tchad.
Dans ce camp situé à une soixantaine de kilomètres de la frontière centrafricaine et créé il y a sept ans par le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, vivent plus de 5000 exilés centrafricains. Et ces derniers jours, le HCR fait face à un afflux beaucoup plus important de civils fuyant l’insécurité dans leur pays. Pour absorber le flux quotidien des réfugiés, le HCR organise plusieurs fois par semaine des convois entre la frontière et le camp de Dossèye.
Et les réfugiés témoignent des mêmes atrocités commises à Bossangoa ou ailleurs. Mais face aux exactions multiples commises par des seigneurs de la guerre, ce sont donc constituées des milices dites anti-balakas (« anti-machettes »).
Atrocités contre atrocités, désirs de vengeance, le conflit, politique au départ, attise désormais les tensions entre les chrétiens et la minorité musulmane. Et beaucoup de réfugiés inscrivent finalement leur séjour au Tchad dans la durée.
En tout cas, la peur s’est emparée de la population centrafricaine. Et depuis décembre dernier, quelque 395.000 personnes ont été déplacées par les violences en Centrafrique, et près de 65.000 autres ont trouvé refuge en RD Congo, au Cameroun et au Tchad.

Source: UN