N’DJAMENA – Le directeur de publication de l’hebdomadaire tchadien L’observateur, Samory Ngaradoumry, a été placé en garde à vue lundi à N’Djamena après avoir été convoqué par la police judiciaire, a-t-on appris de source policière.

Dans sa dernière parution, le journal paraissant le mercredi avait fait d’état d’une mutinerie de soldats dans la région de Bardai (extrême nord), a expliqué par ailleurs à l’AFP un confrère de M. Ngaradoumry, sous couvert d’anonymat.

C’est à la suite de cet article que le ministère public a porté plainte, selon cette source, qui a précisé que le directeur de L’observateur n’était pas l’auteur de l’article en cause.

Les journalistes et responsables de médias dont les publications embarrassent le régime du président Idriss Déby Itno sont régulièrement interpellés et renvoyés devant la justice, où les juges n’hésitent pas à prononcer des peines de prison et des interdictions de publication.

Fin août, trois journalistes avaient ainsi écopé de peines de prison avec sursis dans le cadre d’un complot présumé que les autorités tchadiennes assuraient avoir déjoué en mai.

Le directeur de publication de l’hebdomadaire indépendant Abba Garde, Avenir Moussey De la Tchire, a été condamné à deux ans avec sursis pour pour incitation à la haine et au soulèvement populaire.

Le secrétaire général de l’Union des Journalistes Tchadiens (UJT) Eric Topona et le blogueur Jean Laokolé, ont, eux, été condamnés à trois ans de prison avec sursis pour diffamation et complot d’atteinte à l’ordre public n’ayant pas abouti pour avoir échangé des mails dans lesquels, selon l’accusation, ils projetaient d’appeler à un soulèvement populaire, des faits contestés par les prévenus.

(©AFP / 14 octobre 2013 20h27)