INSECURITE – Les viaducs de Dembé et de Chagoua, en quelques années seulement, ont la mauvaise réputation d’être de véritables nids de brigands. Mais l’autorité demeure impuissante.

Brigands, bandits, voleurs ou agresseurs  en faction là commettent leurs forfaits depuis belle lurette. Pire, personne, du moins les autorités compétentes ne semblent s’en soucier pour le plus grand frisson des pauvres victimes. Cela se passe au vu et au su de tout le monde mais aucune mesure pour arrêter les exactions n’est prise. Les agents des forces de l’ordre et de sécurité postés là se soucient beaucoup plus de contrôler abusivement et d’arnaquer les honnêtes citoyens et usagers de ces deux points de passage. Les sièges en béton sont transformés en dortoirs pour les drogués à la colle, au whisky frelaté en sachet, au tramol ou autres psychotropes. La verdure flétrie et non taillée revit grâce aux dernières pluies. Quelques immondices et une odeur rebutante caractérisent ces édifices.

En soirée, ces sites considérés comme aires de repos, laissent champ libre aux agresseurs, notamment ceux des femmes. Pour ces derniers, les femmes constituent des proies faciles. Les arrachages de sacs, de téléphones portables, etc. ne se comptent plus.  A quelques mètres du viaduc de Dembé, le point de stationnement des bus desservant Habbena et compagnie est un lieu à éviter aux environs de 17h, 18h. Les femmes attendant sur le trottoir les cars s’agrippent à leurs sacs et paniers de peur de se faire braquer. L’une d’elles raconte en avoir déjà fait les frais. Elle a suivi le voleur jusqu’à l’école de Dembé et ce dernier lui a demandé de venir en brandissant un poignard. Effrayée, elle a rebroussé chemin et a crié à l’aide. Les passants  lui ont ri au nez.

Carine, clerc anciennement dans un cabinet d’avocat témoigne qu’en rentrant du boulot, à sa descente du taxi, un bandit lui arrache son sac. Elle ne réagit pas sachant que son téléphone et sa tablette sont codés. Deux jours plus tard, un receleur au grand marché la contacte. Il prétend avoir trouvé ses affaires par terre en ville. Elle descend sur place avec un cousin le rencontrer. Elle le menace d’appeler la police. Ce dernier n’obtiendra pas sa récompense de 50.000 francs mais seulement 10.000 francs. Car la dame savait qu’il mentait mais aspirait simplement à récupérer ses affaires.

A Dembé, une autre victime, centrafricaine, jure du même ton. Elle s’est fait agresser portant son bébé. Après une rixe, les voleurs menacent de s’en prendre au bébé. Elle obtempère et lâche son portefeuille contenant 30.000 francs et deux téléphones. La scène se déroule devant du monde et même des policiers mais, personne ne  l’assiste. Le conducteur du car lui dira: “laisse les partir, ton bébé est plus important“.

Olga, coiffeuse de son état, a été suivie par “un homme bizarre’’ jusque dans le car”. N’ayant rien sur elle, l’homme lui fait les poches pensant qu’elle n’en savait rien. Elle laisse faire et se retourne en  s’écriant: “y’a quoi?”. L’homme, toute honte bue, demande au chauffeur de se garer et descend précipitamment.

Évelyne venue retirée de l’argent à la banque à côté du viaduc de Chagoua se fait braquer par deux motocyclistes à sa sortie devant une foule de personnes qui n’interviennent pas.

Ces faits sont déplorables mais probants. Ils montrent le calvaire et la psychose autour de ces viaducs.

BACTAR Frank I.