Les commerces de N’Djamena sont envahis ce dernier temps par des produits agro-alimentaires déjà périmés ou à quelques semaines de la date de péremption. Exposés au soleil, ces produits constituent un problème de santé publique.

Des jus, des boîtes de sardine, des boîtes de mayonnaise, des biscuits et la liste est longue. Certain produits ne sont même pas connus. Parfois, il faut ouvrir les bouchons ou les emballages pour s’apercevoir que c’est du lait ou du café.

En temps normal, ces  produits ne se trouvent que dans les rayons des supermarchés et les espaces de luxe donc inaccessibles à un tiers de la population. Ce n’est qu’à l’approche de la date de leur péremption ou déjà même périmés que ces derniers inondent les marchés.

Séduits par les prix au rabais, certains Tchadiens pensent que c’est une  aubaine pour déguster ce qui est jusqu’ici réservé aux familles aisées. Pourtant, ces aliments et boissons sont presqu’à terme de leur conservation sont nuisibles à la santé humaine. Il n’y a de cela pas longtemps que le président de la Dynamique Citoyenne pour la protection des Droits du Consommateur (DCPDC)  alertait les autorités sur le danger de ces produits expirés vendus dans les marchés. « D’ici 10 ou 20 ans beaucoup des tchadiens développeront de cancers à  cause de la consommation des boissons et autres aliments avariés. C’est un sérieux problème de santé publique », avait-il prévenu. 

Pire, les jus dans des canettes et autres sont exposés au soleil à longueur de la journée. Pourtant, sur leurs étiquettes, est indiquée la température où ils doivent être conservés. En tout cas, il est conseillé de  les conserver à l’abri du soleil. « Le reflet des rayons ultraviolet  provenant du soleil sur les produits modifient les molécules [composants chimiques] d’origine contenu dans la boisson. Et c’est cette modification qui créé des maladies et surtout le cancer », explique Ousman Mahamat, biochimiste.

Tout commence chez les commerçants. Des tonnes de palettes de jus, des produits agro-alimentaires qui font des années dans les entrepôts et qu’ils n’arrivent pas à écouler jusqu’à l’approche de la date d’expiration. Deux solutions s’offrent à eux : soit ils vendent au rabais aux vendeuses ambulantes, soit ils enlèvent les emballages pour lesquels sont indiquées les dates de production et  d’expiration pour les remplacer par une autre date, prolongeant la durée du produit. Ce n’est qu’une affaire de caché. « Ces boissons même s’il leur reste quelque mois, elles ne m’inspirent pas confiance. Les commerçants peuvent facilement donner une autre vie aux produits périmés », souligne un ancien consommateur des jus dans de canette. Alors, la menace est proche et réelle. La propagation et la consommation des produits agro-alimentaires sont un danger pour la population. L’Etat doit intensifier le contrôle, les vendeuses ambulantes doivent être sensibilisées sur les risques de vendre des produits périmés et les Tchadiens doivent être regardants sur ce qu’ils consomment.