Au Tchad, le travail des enfants s’intensifie davantage et demeure un phénomène particulièrement inquiétant. Selon l’article 52 du code de travail de 1996, l’âge minimum d’emploi est fixé à 14 ans.

Force est de constater que, le travail des enfants de moins de 14 ans est une réalité qu’on ne peut ignorer. En raison d’une situation économique insupportable, des milliers d’enfants sont obligés de faire des travaux pénibles pour assister leurs parents dans les charges familiales.

Concasseurs, ramasseurs des briques, ″apprentis car‶, vendeurs à la sauvette ou ambulants, travailleuses de sexe, ces enfants font face à des conditions de vie très difficiles.  Allaramadji, est l’ainé d’une fratrie de trois (3) enfants. Habitant au quartier Abéna dans le 7eme arrondissement de la commune de N’Djmanéna, il se rend chaque jour au bord du fleuve Chari pour ramasser et arranger les briques afin de trouver de quoi manger. A la question de savoir combien il gagne en ramassant ces briques, il répond avec une voix fatiguée : « quand on ramasse une brique, on a droit à 15FCFA. Par jour, je m’arrange à ramasser plus de 300 briques, parce que j’ai vraiment besoin d’argent pour subvenir à mes besoins. Je n’ai pas de riches parents donc…. ».

Hormis ces catégories citées ci-haut, il y a un groupe très connu à N’Djaména : « les fonctionnaires de la rue de 40 ». Il s’agit de filles et garçons des villages et des quartiers défavorisés qui se rendent chaque jour dans les zones moins défavorisés pour se livrer à toute sorte d’occupations dans des maisons, afin de gagner de l’argent. Ces derniers travaillent excessivement pour gagner des salaires dérisoires variant entre 15, 20 et 25 000 FCFA. De plus, ils sont souvent maltraités par leurs employeurs pour des raisons bénignes.

Il est clair, le travail des enfants persiste au Tchad et l’endiguer n’est pas une chose facile. « Pour limiter ce problème, il faut d’abord commencer par l’amélioration des conditions de vie des familles. Et aussi, il faut réduire les inégalités sociales car,  ce sont-là les moteurs de ce problèmes », déclare un sociologue.