La plupart des écoles de la ville de N’Djamena sont restées fermées depuis la disparition du président Idriss Deby Itno, le 20 avril. Les chefs d’établissements scolaires évoquent la situation sociopolitique au pays. 

Depuis l’annonce de la mort du président Idriss Deby Itno suivi d’un deuil de 14 jours décrété par le Conseil militaire de transition (CMT), les établissements d’enseignement scolaire ont fermé leurs portes. Quelques jours plus tard, le CMT a appelé tous les secteurs public et privé à la reprise des activités. Malgré cet appel, les cours n’ont pas repris dans nombre d’écoles de la capitale. 

Du quartier Boutalbagara en passant par le quartier Sabangali, à Bololo, le constat est le même. Les responsables des établissements évoquent la situation sociopolitique et sécuritaire tendue dans le pays. C’est ce qu’explique le proviseur du lycée privé Royal compartiment A, Gokam Madjirangar. ‘’ Les causes de cette rupture remontent au niveau de la politique gouvernementale parce que n’ayant pas pris au préalable, les mesures sécuritaires au niveau des études élémentaires’’.

Même argument avancé par un encadreur d’anglais pour justifier la suspension des cours. ‘’ Le pays est dans la panique et la population pensait qu’il y aura des troubles dans la ville’’, a indiqué le chargé de cours d’anglais au complexe scolaire privé la Rénovation culturelle de Boutalbagara, Issac Nouba Charles.

Depuis quelques jours, l’on constate des véhicules de la police circuler dans plusieurs quartiers de N’Djamena. Une situation qui, selon lui, ne donne pas un climat propice pour les études.   ‘’On ne peut étudier dans une atmosphère belliqueuse, car l’école est un lieu pacifique et non de violence. Voilà ce qui nous a amené à garder les portes de l’établissement fermées en attentant un retour au calme’’.

Quelques établissements scolaires font exception. C’est le cas du complexe scolaire privé les Nouveaux Horizons. ‘’C’est le mardi 27 dernier que les cours ont repris. Il faut noter la présence de tous les enseignants mais c’est l’effectif des élèves qui est peu’’, informé le proviseur, Djaounraye Thierry Kidinguera.

Rappelons que l’Union des syndicats du Tchad (UST), section provinciale de N’Djamena a, dans un communiqué du 29 avril, interpellé le CMT sur ladite question.  Elle a exigé le ‘’retrait immédiat des Toyota bourrés d’armes des quartiers pour créer donc des conditions favorables à la reprise des activités pédagogiques dans les établissements scolaires’’.  

Noukamna Dayam, stagiaire