A travers un point de presse animé ce samedi 30 avril 2022 dans les locaux du palais de justice, le barreau des avocats du Tchad dénonce les violences faites sur les avocats du Tchad et appelle les autorités à prendre leur responsabilité.

Ce point de presse est animé conjointement par le bâtonnier des avocats du Tchad maitre Djerandi Laguerre et les maitres Sangnodji Christophe et Rassemadje Mouguena, tous deux avocats à la cour. Il vise à informer l’opinion nationale et internationale des violences subies par les avocats et dans le cas précis des violations des domiciles des maitres Sangnodji Christophe et Rassemadje Mouguena qui s’est produit presque simultanément cette nuit du 29 au 30 avril.

En effet, hier aux environs de 23h15, les militaires bérets rouges se sont présentés chez maitre Sangnodji Christophe et ont investi les différentes chambres de la maison pour fouiller de fond en comble. Et ceci sans la moindre présentation  du groupe, ni motif de perquisition. Après avoir fini de tout fouiller et n’ayant rien trouvé, ils ont quitté les lieux après que Sangnodji Christophe leur ayant fait comprendre qu’il est avocat. Comme par hasard, la même scène se passait chez Me Rassemadje Mouguena. Sans présentation également, un groupe de militaires en Toyota ont perquisitionné son domicile pour fouiller, disent-ils, des armes avant de quitter les lieux sans avoir rien trouvé.   

Des situations inacceptables, qualifiés de hors la loi, que dénonce le barreau des avocats du Tchad. « Si à N’Djamena pareille chose se passe, si dans les domiciles des avocats pareille chose se passe, qu’en est-il de nos provinces et du citoyen lambda? », s’interroge, le bâtonnier, Djerandi Laguerre.

« Ce n’est pas une perquisition, parce qu’une perquisition se passe à des heures précises et nécessite une autorisation, une réquisition. Sauf dans des cas où des actes graves sont posés et qu’on aimerait surprendre la personne mais même là il y’a des préalables », éclaircit le bâtonnier qui condamne ces fouilles qui se sont faites à une heure indue sans présentation préalable de l’unité, ni informer sur l’objet de la visite mettant ainsi en danger la vie des paisibles citoyens.

 «D’ici là nous irons en assemblée générale extraordinaire et nous aviserons des actions à entreprendre», annonce Me Djerandi Laguerre tout en appelant les autorités à agir face à cette violation de la vie privée et des droits de l’Homme.