Des leaders de la société civile ne cessent de conjuguer leurs efforts pour réclamer plus de justice, l’alternance à la tête de l’Etat et le respect des droits de l’Homme. Lors des deux dernières marches pacifiques de Wakit Tamma les 29 juillet et 7 août, ils étaient en première ligne.

   

Younous Mahadjir

Younous Mahadjir est un rodé dans la lutte. Ses premières actions de protestations remontent à des années. En mars 2012, l’on se souvient de son arrestation lors d’un mouvement de grève lancé par l’Union des syndicats du Tchad (UST) dont il est le vice-président.  Le 18 septembre 2012 : la chambre correctionnelle de citation du tribunal de N’Djaména condamne Younous avec ses compagnons à 18 mois de prison avec sursis et une amende de 1,5 million de Francs CFA. Pour motif d’’incitation à la haine ethnique’’.

En 2016, le syndicaliste Younous Mahadjir revient devant les barreaux pour avoir protesté contre le cinquième mandat d’Idriss Deby Itno. Il est condamné cette fois-ci à 4 mois d’emprisonnement avec sursis par la justice. On lui reproche l’’’opposition à l’exercice d’une autorité légitime’’, ’’tentative d’atteinte à l’ordre public’’, et ’’provocation à un attroupement non armé’’. Des condamnations qui n’ont pas entamé son engagement.

Mahamat Nour Ibedou

Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’Homme (CTDDH), a été aussi à plusieurs reprises interpellés par la police. En 2016, le défenseur des droits de l’Homme a joint sa voix à celles des protestataires contre le cinquième mandat du défunt président Idriss Deby Itno. Il a été arrêté puis condamné à quatre mois d’emprisonnement avec sursis. Son tort selon la justice est d’avoir assisté à ‘’l’opposition à l’exercice d’une autorité légitime’’, ‘’tentative d’atteinte à l’ordre public’’, et ‘’provocation à un attroupement non armé’’. 

En décembre 2019, Mahamat Nour Ibedou a été convoqué à nouveau par la police criminelle pour diffamation à la suite d’une plainte d’un membre de la famille du chef de l’Etat. Quelques jours plus tard, la police a réqualifié l’infraction en délit de meurtre et complicité de meurtre. Ibedou a été placé en garde à vue puis transféré à la Maison d’arrêt d’Amsinéné. Il sera libéré le 8 janvier 2020.  

Le 8 février 2021, le secrétaire général de CTDDH a été capturé par la police, lors de la marche organisée par Les Transformateurs. Il a écopé de trois mois de prison ferme, puis croupi à la maison d’arrêt d’Amsinéné pour troubles à l’ordre public.  Il sera libéré en mars 2020.

Le 20 mars, la police arrête Ibedou en pleine manifestation lancée par le mouvement Wakit Tamma contre le sixième mandat d’Idriss Deby Itno. Il passera trois nuits dans les locaux de la police avant de regagner son domicile.

Max Loalngar

Dans le rang des durs à cuire, figure Max Loalngar. Il est entré véritablement dans la lutte il y a quelque 7 mois. Premièrement, contre le sixième mandat du défunt président Idriss Deby Itno. En second lieu, contre son fils, Mahamat Idriss Deby depuis sa prise du pouvoir à la suite du décès de son père le 20 avril. Désigné coordinateur du mouvement Wakit Tamma, le président de la Ligue tchadienne des droits de l’Homme, Max Loalngar lance régulièrement des marches contre le Conseil militaire de transition (CMT) et la France, accusée de le soutenir.

Kemba Diddah Alain

Diddah Kemba Alain est le leader du Mouvement citoyen le temps (MCT). Il semble engagé et multiplie les actions ( marches, conférences et communiqués de presse…) contre le pouvoir en place.   Arrêté le 27 novembre 2020 à la radio FM Liberté par la police, il a été placé sous mandat de dépôt.  Il a été envoyé à la Maison d’arrêt d’Amsinéné le 30 novembre pour ‘’troubles à l’ordre public, et rébellion’’. Pour ensuite être libéré. Il a aussi participé à la dernière marche de Wakit Tamma.