Depuis le début de l’année, les affrontements intercommunautaires ont fait plus de 500 morts, 600 blessés et plus de 7000 déplacés. Des chiffres en progression par rapport à 2021, rapporte le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

En 2022, le bilan des tensions communautaires au Tchad s’elève à plus de 528 morts à la date du 9 octobre contre plus de 400 en 2021.

D’après le rapport d’OCHA, publié en novembre 2022, plus de la moitié de ces affrontements sont liés à des conflits entre agriculteurs et éleveurs, 23% sont inter-ethniques, 14% liés au foncier, 3% sont inter-religieux et 3% liés aux successions des chefferies traditionnelles.

La partie sud du Tchad, au climat plus clément et à la végétation plus abondante, attire depuis longtemps les éleveurs des zones sahéliennes désertiques du nord, et est une région de transhumance. Le dernier affrontement dramatique s’est déroulé le 30 septembre dernier à Mangalmé, dans la province du Guéra (centre). Une vingtaine de personnes y ont trouvé la mort.

Le bilan le plus meurtrier ( 200 morts) a été observé les 21 et 22 mai 2022 dans la province du Tibesti (Wour). « Une altercation entre deux orpailleurs des communautés Tama et Arabe a dégénéré en un conflit intercommunautaire intégrant les Gourane/Toubou aux côtés des Arabes », rappelle OCHA.

Ces conflits continuent d’engendrer des déplacements internes de populations et la destruction de biens et de moyens de subsistance des populations affectées. Près de 7.000 personnes ont dû fuir vers des zones sûres des provinces touchées.