ÉDUCATION – Faute d’infrastructures, les élèves du jardin d’enfant communautaire de la sous-préfecture de Donia, département de Logone oriental apprennent sous un arbre.

11heures à Donia, département de la Nya-Péndé. Dans un espace clôturé par des grillages, Memadji Georgette, l’animatrice et responsable du jardin d’enfants communautaire de Donia répète quelques chants avec les enfants avant de les libérer. « Une petite main qui bouge (2 fois), ça suffit pour m’amuser » et les enfants reprennent après elle.

Sa salle de classe, située dans un espace vide est spartiate. Deux nattes installées au sol, un tableau adossé au mur et un grand arbre contre le soleil. C’est sous cet arbre que le préscolaire de la sous-préfecture de Donia se déroule. « Ici on commence les cours à 7heures pour finir à 11h, et chaque parent vient chercher son enfant. Les autres enfants, on est obligée de les garder jusqu’à 14heures-15heures et les parents viennent les chercher », nous informe Memadji Georgette.

Dans cette école maternelle de 67 enfants, les autochtones et ONG opérant dans la zone ont mis sur pied un comité de gestion qui compte quatre animatrices, deux cuisinières et un président. Il est obligé d’assurer l’éducation, la sécurité et donner à manger aux enfants. « on se décarcasse avec l’appui des parents qui nous comprennent en cotisant pour que les enfants puissent manger. Le goûté, nous faisons le stock du riz, biscuits, légume et autres » a expliqué le président du comité de gestion, Tarem Khamis.



Le jardin d’enfants communautaire de Donia a été ouvert il y a deux ans suite à un partenariat entre l’État tchadien et le fonds des Nations Unies pour des enfants (UNICEF). A ce jour, il ne dispose pas d’infrastructure, pas de salle de classe, bureau et autres. Les cours se passent dans un espace vide appartenant à une ONG. « Pour l’instant on a demandé les locaux de ce châteaux que vous voyez et c’est dans le souci de contrôler mieux les enfants. Parce que si les cours se passent dans un lieu sans clôture ça va être difficile avec les enfants ».

Selon les responsables, ce jardin d’enfant est ouvert gratuitement pour assurer le préscolaire, mais faute de besoin élémentaire, la direction est obligée de fixer une somme aux parents d’élèves. « La prévision est importante, donc nous avons fixé les scolarités pour chaque parent à 11 000 f CFA. On s’est dit qu’on pourrait demander aux parents d’élèves d’apporter du riz, haricots et autres pour que les enfants mangent. Mais les parents eux-mêmes disent qu’ils ne peuvent pas disposer ces denrées alimentaires en plein temps. Si on pouvait évaluer en argent ils peuvent donner » indique Tarem Khamis, le président du comité de gestion.


Ce jardin d’enfant communautaire est le seul établissement préscolaire que compte la sous-préfecture Donia à part l’école catholique Associée. Selon l’UNICEF, au Tchad moins 5 % d’enfants sont prescolarisés.

Pour aider les enfants à bien étudier, le fonds des Nations unies pour les enfants UNICEF, a mis sur pied un projet de construction de salle de classe. Le projet met au cœur la préscolarisation des enfants surtout les filles. Pour l’heure deux salle de classes sont construite. Selon Kasamba Ngallagué Alexide, la chargée des affaires éducatives du Logone oriental c’est un projet pilote qui prends en compte deux provinces dont le Lac-Tchad et Logone Oriental. « Là où il y’a beaucoup d’enfants en âge d’aller à la maternelle notamment les filles ».