Le Tchad a récemment fait face à une crise énergétique majeure en raison de l’entretien triennal de la raffinerie de N’Djaména. Cette situation a engendré des tensions dans le pays car la population a été privée de carburant pendant plusieurs semaines. Pour pallier cette situation, la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) a pris des mesures pour approvisionner le pays en carburant en achetant du carburant sur le marché international et en le faisant acheminer via le port de Limbe par son partenaire la SONARA.

Chargement en hydrocarbures des camions-citernes à Limbé au Cameroun

Depuis le 6 avril, soit il y a 34 jours, la SHT a chargé 672 camions, dont 406 de Super et 266 de gasoil. Au total, 528 camions ont été réceptionnés, soit 333 camions de Super et 195 camions de gasoil. 144 camions sont actuellement en route entre Limbé et Koutere, dont 71 camions de Gasoil et 73 camions de Super. Les différentes étapes de ce processus impliquent de nombreux acteurs, notamment la SHT, les banques BCC, CBT et UBA, les fournisseurs/traders, l’agent de fret maritime, la SONARA (stockage et passage), la douane camerounaise, le transit camerounais, les services de frets routiers camerounais, la sécurité militaire d’escorte, le transport et la logistique, la douane tchadienne, le transit tchadien, l’ARSAT et les marketeurs.

Pour mieux comprendre le processus, nous avons interviewées plusieurs personnes, dont le DG de la SHT, Eric Ndoassal, qui est sur place avec son staff depuis un mois pour s’assurer que tout se passe bien. « L’équipe de la SHT dépêché à Limbé et celle de la SONARA travaille nuit et jour, sous la pluie et sous le soleil pour pouvoir envoyer ces camions. Grâce ce travail d’équipe et de coopération nous avons atteint les objectifs de 3 jours de durée de trajet jusqu’au Tchad sans aucune interruption. Et cela continue et tout se passe bien jusqu’à présent » a-t-il fait savoir.

Le DG de la SHT Eric Ndoassal et son staff à Limbé au Cameroun

Tahir Sougui Toke, directeur aval et inspection pétrolière de la SHT qui coordonne l’équipe sur place, nous a expliqué comment se passe l’acheminement et nous a fait visiter toute la chaîne. Le tout semble être bien huilé, l’articulation entre les différentes parties prenantes est fluide et répond à l’urgence de l’heure. « Faire tout pour que la chaîne d’approvisionnement ne se brise pas et aggraver la tension énergétique que vit le pays est notre mission principale » conclut-il.

Houdou Pessoungam, transitaire de la société SARL, a entretenu sur la procédure de transit qui jouit d’une facilité de la part des autorités camerounaises et tchadienne sans pareille, selon lui « le travail est fluide et cela se fait sans tracas, vraiment dans une bonne ambiance. »

Les chauffeurs des camions-citernes qui font la navette Cameroun-Tchad

Hassan Mahamat Moussa, chauffeur de camion-citerne pour le compte de Sedigui international, un transporteur tchadien qui participe à l’opération conjointement avec d’autres transporteurs camerounais a bien voulu nous entretenir sur le trajet. « J’ai commencé il y’a de cela un mois, j’ai déjà fait 3 rotations, Hamdoullah nous ne rencontrons pas de difficultés majeures. L’aller-retour nous prend à peu près 10 jours. De Douala, je passe par Bertoua ensuite on passe la nuit à la frontière. Le lendemain, on passe la nuit à Bongor ou à Guelendeng et on entre à N’Djamena à l’aube. »

Etémé Etémé Jean de Dieu, chauffeur camerounais qui travaille pour PSL Logistique, a salué l’escorte sécuritaire dont ils bénéficient. « Nous avons des pick-us de gendarmes qui nous escortent tout le long du voyage, du côté du Cameroun comme du côté du Tchad, cela nous facilite le travail »

Camions-citernes prêts pour la destination Tchad

Malgré les difficultés rencontrées, la coopération entre le Tchad et le Cameroun a permis de surmonter la crise énergétique. La SHT et ses partenaires ont travaillé de manière efficace pour approvisionner le pays en carburant. Les deux Etats ont également mis en place des facilités pour permettre la fluidité des camions sur le corridor en trois jours, évitant ainsi une crise sociale majeure.

Cette crise énergétique a mis en lumière l’importance de la coopération internationale et de la planification efficace pour résoudre les problèmes de pénurie de carburants. Les mesures prises par la SHT pour approvisionner le pays en carburant ont été un succès, et cela a été rendu possible grâce à la coordination de nombreux acteurs, notamment les banques (BCC, CBT & UBA), les fournisseurs, les transitaires, les transporteurs et les autorités douanières. Les facilités mises en place par les gouvernements tchadiens et camerounais ont également été cruciales pour assurer la fluidité des camions sur le corridor. La coopération entre le Tchad et le Cameroun a été un facteur clé dans la réussite de cette mission.