Lancée le 7 décembre, la campagne pour les élections législatives, provinciales et communales du 29 décembre 2024 s’achève ce vendredi.

Le dimanche 29 décembre prochain (samedi 28 pour les nomades et membres des forces de défense et de sécurité), 8,2 millions de Tchadiens sont appelés aux urnes pour élire les députés mais également les conseils provinciaux et communaux. C’est une première pour des élections couplées : législatives, provinciales et communales.

Si le Tchad a organisé plusieurs fois des élections législatives (la dernière en date remonte à 2011), une fois les communales en 2012, c’est pour la première fois que des élections provinciales sont organisées.

Les scrutins du 29 décembre vont définitivement mettre un terme à la transition enclenchée en avril 2021 après la mort du président Idriss Déby Itno. Son fils, Mahamat Idriss Déby, qui a pris le pouvoir à la tête du Conseil militaire de transition (CMT) composé de quinze généraux, a promis remettre le pouvoir aux civils en 18 mois. Mais le dialogue national inclusif et souverain (DNIS) a prolongé en octobre 2022 la transition de deux ans. En décembre 2023, une nouvelle Constitution est adoptée par référendum et promulguée par le chef de l’Etat, faisant entrer le Tchad dans la 5ème République. En mai 2024, Mahamat Idriss Déby, finalement investi candidat par le Mouvement patriotique du salut (MPS) et la coalition pour un Tchad uni (comprenant plus de 200 partis politiques) remporte la présidentielle au premier tour face à neuf autres candidats, dont son Premier ministre d’alors, Succès Masra.

Les élections du 29 décembre prochain constituent donc la dernière étape de la transition et le retour à l’ordre constitutionnel. Le taux de participation sera particulièrement scruté car la campagne n’a pas mobilisé les foules, comme il fallait s’y attendre.

En effet, habituellement, les autres élections suscitent moins d’engouement que la présidentielle. En outre, contrairement au scrutin de mai qui était très inclusif, ceux du dimanche sont marqués par le boycott de certaines forces politiques, notamment Les Transformateurs et le Groupe de concertation des acteurs (GCAP), fort d’une douzaine de partis politiques.

Selon les chiffres de l’ANGE, pour les élections législatives, il y a 718 listes regroupant 1 321 candidats issus de 179 partis politiques, avec une représentation féminine de 36,6 %. Pour les  provinciales, ce sont 447 listes comprenant 1 260 candidats provenant de 134 partis, dont 34,8 % de femmes. En fin, pour les communales, l’on compte 285 listes couvrant 6 156 candidats issus de 93 partis, avec une participation féminine de 34,2 %.