Zakouma (Tchad) – A l’occasion du cinquantenaire du parc naturel de Zakouma, le plus ancien parc du Tchad, situé au sud-est du pays, une tonne d’ivoire confisquée à des braconniers a été incinérée vendredi en présence du président Idriss Déby.

La destruction de l’ivoire saisi a été l’occasion pour M. Déby de rappeler les enjeux de préservation de la faune tchadienne, alors qu’entre 2005 et 2010, la montée du braconnage a fait passer la populations d’éléphants de 4.000 à 450 individus, rapporte un communiqué de l’ONG African Parks.

Selon l’ONG, qui gère désormais la réserve de Zakouma, la population d’éléphants et désormais stable, grâce notamment à «l’établissement d’une unité d’intervention rapide» depuis 2010, ayant permis d’endiguer le phénomène.

Lors de son discours, le président Déby a notamment demandé une minute de silence pour «ceux qui sont tombés sous les balles des braconniers», avant d’inaugurer un mémorial, sur lequel figure une vingtaine de noms.

Le prix du kilo d’ivoire a dépassé les 2.000 dollars (1.500 euros) sur le marché noir asiatique en raison d’une demande en constante augmentation, d’après plusieurs ONG.

Les pays d’Afrique centrale sont régulièrement l’objet de vastes opérations de braconnage menées par des groupes armés qui se jouent de la porosité des frontières pour passer d’un pays à l’autre.

En mars 2013, au moins 89 éléphants ont été massacrés en une nuit près de la ville de Ganba, dans le sud du Tchad, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF). Le Cameroun voisin a lui perdu près de 300 éléphants au Parc national de Bouba N’Djida (nord) en février 2012.

Au Gabon depuis 2004, 11.000 pachydermes ont été tués dans le seul parc national de Minkébé (extrême nord) et «environ 10.000 autres» ont disparu dans le reste du pays, d’après l’Agence nationale des parcs nationaux en mars.

Selon un rapport du WWF de 2013, le braconnage, avec un chiffre d’affaires estimé à 19 milliards de dollars par an, est devenu le quatrième marché illégal du monde, après la drogue, la fausse monnaie et la traite des êtres humains.

© 2014 AFP