Les deux Etats consolident davantage leurs relations par le biais de deux nouveaux accords: un prêt préférentiel de plus de 111 milliards de francs CFA et une coopération économique et technique de 14 milliards de francs CFA, à titre de don.

Ces accords, signés à N’Djamena le 26 juin dernier, découlent des négociations du sommet sino-africain de septembre 2018 auquel le Tchad a pris part. Ils visent à moderniser les infrastructures des Tic, selon la politique de développement du gouvernement relative aux secteurs des NTIC. Dans la pareille optique, un contrat avait déjà été conclu avec le géant chinois de la téléphonie HUAWEI en 2015 par l’entremise du ministère en charge des Tic. Il évoquait la construction d’un Centre national des données, la mise en place d’un réseau en fibre optique et la modernisation de la Sotel Tchad.

Les accords en date sont pour le premier la mouture d’un projet initialement ajourné, mais amélioré et puis réintroduit pour la signature de l’accord de coopération économique et technique entre le Tchad et la Chine d’un montant de 14 milliards de francs CFA, non remboursable. Il servira notamment à bonifier les intérêts du prêt préférentiel signé à la même date, à hauteur de 111 milliards de francs CFA.

Néanmoins, ces accords sont conditionnés par une échéance de 20 ans, un délai de grâce de 5 ans et enfin, un taux d’intérêt de 2% par an. Les deux accords fournissent un taux de concessionnalité de 35% contre 34% ultérieurement rejeté en 2018. Après expertise de l’ETAVID (Equipe technique d’analyse de la viabilité de la dette), la CONAD (Commission nationale d’analyse de la dette) a effectivement constaté lesdits accords “concessionnels” et a avalisé son quitus au ministère de l’Economie et de la Planification du développement pour conclure les deux projets au profit du ministère en charge des Tic.

Avant les signatures de ces deux accords, le ministre de l’Economie et de la Planification du développement a été auditionné par la Commission économie et plan de l’Assemblée nationale. Ces échanges à l’hémicycle étaient relatives aux projets de loi portant ratification des ordonnances n° 004 et n°005 du 20 août 2019, autorisant le président de la République du Tchad à parapher ces accords. Maintes  inquiétudes ont alors été exprimées par les parlementaires, à savoir: quels sont les risques budgétaires liés à l’endettement du Tchad, que représente actuellement le stock de la dette tchadienne par rapport au PIB, quelle différence y a-t-il en prêt préférentiel et prêt concessionnel, etc. Le ministre, qualifiant ces préoccupations de légitimes, répond entre autres: les risques budgétaires sont des facteurs pouvant provoquer un écart entre les résultats et provisions budgétaires (…), e porte- feuille de la dette publique demeure prédominé par la dette intérieure (…), etc. Il clôt en déclarant: “que tout le peuple doit avoir accès à l’information de manière transparente. Quand les gens ne savant pas, ils diront que ça ne va pas. Ils chercheront à identifier les projets et diront aux députés pour tel projet, voilà les progrès et les difficultés”.

A terme, la modernisation des infrastructures des TIC permettra d’impulser le développement de l’économie numérique et diversifier l’économie tchadienne. Les observations et témoignages démontrent que l’utilisation des TIC au-delà de supports, d’outils de travail, est un véritable vecteur de développement et de promotion territoriale, d’intégration de tous les milieux.                                                                                                    

BACTAR Frank I.