La situation sociale des enfants devient de plus en plus alarmante. Et, la politique du Tchad en matière de protection des enfants semble être impuissante face à leur situation. On les trouve partout dans la ville. Un reportage nous permet de découvrir comment ceux-ci vivent.

Ces enfants issus de familles démunies mènent une vie précaire dans les rues de Ndjamena. Ils sillonnent les poubelles pour trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Dans la plupart des cas, ces enfants dont l’âge varie de 08 à 17 ans sont obligés de ramasser et revendre les paniers appelés localement « je reviens », des bouteilles vides d’eau minérale ou de boissons alcoolisées telles que le whisky, pour survivre.

Le prix, selon eux, varie de 50 FCFA à 100 FCFA. Rencontrés dans leur lieu de « travail », ces jeunes aux conditions socioéconomiques très défavorables n’ont pas hésité de s’exprimer.

« Je suis un élève venu de Doba après le décès de mon papa. Arrivé à N’Djaména, le parent avec qui je vivais me soumet à des pratiques dégradantes et inhumaines. Il ne m’inscrit pas à l’école, ni me donner à manger. Pour assurer ma subsistance, je suis obligé de rejoindre mes amis qui se débrouillent en cherchant dans les poubelles » nous raconte Alexis, élève en classe de 3ème.

Enfants rue 2

Vêtu d’un pantalon noir, d’un tee-shirt jaune et d’une casquette blanche, Allasrabaye explique qu’il leur faut collecter suffisamment d’emballages pour gagner une somme de 2000 FCFA ou 3000 FCFA par jour. Cette somme, dit-il, leur permet de payer leur location, d’assurer leur pitance quotidienne et même de se vêtir.

Haroun âgé de 12 ans assis devant ses bouteilles, visiblement défavorisé dit qu’ils sont abandonnés à leur triste sort par l’Etat. Selon lui, la politique de l’Etat en faveur des enfants n’est pas effective. « Chaque fois nous entendons sur les antennes des radios nationales qu’il y a des bonnes volontés qui volent à notre secours, mais nous ne voyons rien changer dans notre vie », lâche-t-il désespérément.

La situation des enfants défavorisés de la capitale étant déjà alarmant, on peut s’attendre à ce que celui des enfants des provinces soit encore pire.

Jules Daniel