REPORTAGE – Les portes des établissements publics sont fermées. La raison :la grève générale lancée par la plateforme syndicale revendicative depuis le 11 janvier, avec service minimum dans les hôpitaux. Par solidarité et/ou contrainte, certains établissements scolaires privés leur emboîtent le pas.

Lundi, 18 janvier. Il est 6H à Walia, dans le 9e arrondissement de N’Djaména. Dans une cour commune, les filles et garçons écoliers s’activent en cette matinée pour prendre le chemin de l’école. Ils retrouvent le sourire et les vieilles bonnes habitudes matinales. Car ils étaient impatients de reprendre les cours après le congé de fin d’année.

Toilette, port de tenue scolaire, petit déjeuner et direction l’école avec sur eux, le sac-à-dos. Feda, l’accompagnatrice, discipline son petit groupe d’élèves tout joyeux, qui arrive devant leur établissement privé situé à Chagoua. Grande est leur désillusion lorsqu’ils constatent que le portail de leur établissement est scellé par un gros cadenas. Leur enthousiasme est douché. Les jeunes écoliers,  s’interrogent, en faisant un tintamarre, le vigile se présente aussitôt. “Svp ! Qu’est-ce qui ne va pas ? -Pourquoi, monsieur, n’y a-t-il pas cours ?’’ Le vigile répond laconiquement : “Vous n’êtes pas au courant ? Il y a grève et elle continue même aujourd’hui’’. Cela ne calme pas les ardeurs des enfants qui deviennent encore plus bruyants, rejoints par d’autres camarades. Le surveillant se pointe et leur intime l’ordre de se taire avant d’expliquer : “nous sommes en grève nous aussi (les écoles privées). C’est pour soutenir les établissements publics. Revenez prochainement !!’’

A Amtoukoui, aux encablures d’un lycée privé, un enseignant requérant l’anonymat que nous avons accosté nous confie que c’est également le cas de son établissement. “On a renvoyé les élèves à la maison car on craint des débordements des élèves du lycée public d’à côté’’. Il grogne de colère pour la énième perte de ses heures de vacation cette année. “Notre calvaire ne s’arrête donc jamais’’, lâche-t-il, en se grattant la tête, tout furieux.

Le proviseur d’un établissement privé nous rapporte qu’aujourd’hui, ils ne sont pas en grève. Mais Ils ont décidé de renvoyer certains élèves à la maison parce qu’ils ont vu défiler à maintes reprises un cortège de 4×4 des forces de l’ordre. “Souvent cette image ne présage rien de bon. C’est aux aguets que nous faisons cours mais seulement avec les classes d’examen. Notre grève de solidarité débutera le 28 janvier et durera trois jours si la situation reste inchangée’’, renseigne-t-il.

Il faut rappeler que, les enseignants des établissements publics, en grève depuis le 11 janvier, revendiquent, entre autres, le dégel des effets financiers des avancements et reclassements, les frais des transports de 2017 et 2019.

BACTAR Frank I.