TECHNOLOGIE – Le ministre des Postes, des Nouvelles technologies de l’information et de la communication a été interpellé par les députés sur des questions en lien avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication. La séance de questions avec débat s’est déroulée ce mercredi 11 décembre au Palais de la démocratie de Gassi.

Pourquoi restreindre les réseaux sociaux ? Sa levée mettra-t-elle en danger la sécurité de la République ? Pourquoi les coûts d’utilisation internet sont-ils aussi chers au Tchad ? Pourquoi l’agence nationale de sécurité (ANS) met-elle les citoyens sur écoute ? Quel est le prix que cela coûte aux contribuables tchadiens ? etc.

Telles sont entre autres les questions que les députés ont adressé au ministre en charge des NTIC conformément aux dispositions des articles 145 de la Constitution tchadienne et 144 et 142 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui donnent la possibilité aux députés de poser des questions orales suivies des débats sur des sujets de leur choix et qui touchent le domaine public.

Mais concrètement, que retenir de ce débat ?

  • La cherté des forfaits internet et la mauvaise qualité de service

Cette question est cruciale mais surtout vitale pour de nombreux tchadiens, précise Saleh Kebzabo dès l’entame de son intervention. L’internet permet d’être informer et l’être humain a besoin d’être informer. C’est d’ailleurs ce qui motive l’introduction de cette question à la plénière.

Dans les éléments de réponse apportées, Dr Idriss Saleh Bachar, ministre des Postes, des Nouvelles technologies de l’information et de la communication, avance que des efforts et avancées majeurs ont été faits de la part du gouvernement dans ce domaine. « Depuis 2016, le coût des appels a été revu à la baisse. Et en ce qui concerne celui de l’internet, les opérateurs mobiles ont fait un rabais sur les tarifs. »

Au député Saleh Kebzabo de renchérir « La 4G est une fiction. Pour télécharger un document de 10 Ko, il faut prendre tout le temps nécessaire, pour de fois ne pas voir finir le téléchargement (…) Et le budget de la téléphonie mobile est plus chère que celui de la nourriture. »

  • La restriction des réseaux sociaux et mise en écoute par les services de renseignement

« Oui, nous sommes tous d’accord que la qualité de service reste à désirer mais, il ne faut pas ignorer que le gouvernement a fait d’énormes efforts dans ce sens. Nous avons appliqué la loi 014 portant sanctions des opérateurs pour mauvaise qualité de service. Et nous l’avons déjà appliqué 14 fois avec nos opérateurs », réplique Dr Idriss Saleh Bachar.

Le ministre en charge des NTIC a énoncé les raisons sécuritaires pour expliquer cette restriction qui a duré à peu près un an. « Le Tchad est un pays de droit. Toutefois, pour des raisons de sécurité, les agents de renseignements surveillent et ce, pour la protection de nos concitoyens. »

  • L’ouverture à la concurrence dans la télécommunication

Un sujet qui est revenu plusieurs fois aux bouts des lèvres des députés qui ont intervenu. Pourquoi s’ouvrir à la concurrence si les opérateurs sur place n’arrivent même pas à améliorer leurs qualités de service ? S’agacent les élus du peuple.

Mais le ministre reste strict sur la fermeture du marché pour le moment. « Nous avons déjà trois opérateurs de téléphonie. L’un appartient à l’Etat. Nous sommes en train d’assainir la Sotel. Si jamais après que nous l’ayons remis sur pieds il n’y a pas d’amélioration, alors nous ouvrirons le marché », explique le patron du département des NTIC.

Lire aussi : Débat sur le coût de l’Internet, la qualité du réseau et la fibre optique à l’hémicycle

Hormis ses questions clés, des débats autour de « la crise de compétence de l’Arcep et la situation de la fibre soudano-tchadienne » ont été soulevés. Des réponses satisfaisantes ont été données à l’assistance. Il faut le rappeler, au mois de mai dernier, une journée d’information a été organisée par le ministère des Postes, des Nouvelles technologies de l’information et de la communication en faveur des députés. Ces mêmes questions ont été traitées. Mais elles reviennent encore.