Au moins sept personnes ont été blessées suite de fusillade ce samedi 12 octobre 2019, au Champ de fil, dans le 5ème arrondissement municipal de N’Djamena.  Six blessés par balles sont admis à l’hôpital de l’Amitié Tchad-Chine. Sept policiers blessés, pendant la manifestation qui a suivi l’incident ont été pris en charge à l’hôpital général de référence nationale et libérés aussitôt.

Il est 12h 45 minutes, pendant qu’un groupe de commerçants effectuaient leur prière, une altercation entre un mécanicien et un usager des multiples garages de fortune de Grédia finit par des tirs à l’arme à feu. L’usager, un administrateur civil, sort son arme de poing et tire sept balles. Le mécanicien tombe et cinq autres passants ramassent des balles perdues.

Selon des témoignages recueillis sur place, tout serait parti d’un simple problème de circulation. Comme d’habitude, à cette période de la journée, l’embouteillage est monstrueux sur ce lieu de réparation des véhicules. Le présumé tireur, coincé, demande au mécanicien de déplacer le véhicule qu’il a mal garé. Le mécanicien lui aurait rétorqué qu’il ne pouvait pas bouger. S’en suit alors une vive altercation verbale. Sans hésiter, l’usager se sert de son arme et tire à bout portant.

Les témoins rapportent qu’au moins sept balles auraient été tirées. Le mécanicien prend d’abord une première balle au niveau de la cuisse qui le transperce et deux autres balles au genou et à la jambe arrière. Des passants qui ne sont pas des mécaniciens sont aussi arrosés de balles.

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Le coup de feu attire l’attention des usagers. Un monde fou s’attroupe. Le tireur trouve refuge dans une boutique. Les autres mécaniciens et des badauds découvrant un des leurs baignant dans le sang, veulent en découdre avec le présumé tireur. Entretemps, un autre groupe s’active à déposer les blessés à l’hôpital. Il a fallu une intervention musclée de la Police qui s’est déployée sur le terrain pour mettre à l’abri le tireur. Mais, les manifestants ont réussi à lui assommer quelques coups, et déchirer son habit. Il est déposé au Commissariat central.

Pour exprimer leur colère, des jeunes mécaniciens improvisent une manifestation. Ils brûlent des pneus, et barricadent toutes les voies. Des éléments du Groupement Mobile d’Intervention de Police (GMIP), arrivent en renfort. Des tirs des gaz lacrymogènes permettent à circonscrire ce mouvement de mécontentement.  Les jets des pierres et autres blessent d’autres personnes. Le marché de Champ de fil est fermé. Chacun commente l’évènement.

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Entretemps, à l’hôpital le corps soignant s’active à administrer les premiers soins nécessaires aux blessés. A l’hôpital de l’Amitié Tchad-Chine, sur les sept blessés reçus, l’on enregistre deux blessés par balles et cinq autres pendant la manifestation. Le personnel médical de cet hôpital, après les premiers diagnostics rassure que tous les blessés sont hors de danger y compris la victime principale.

Contrairement à la mort annoncée de la principale victime, le porte-parole de la Police nationale, Paul Manga a démenti l’information via sa page Facebook. « Madjid Adam, mécanicien, victime de tir à balles réelles au marché de champ des fils n’est pas mort contrairement à ce qui a été écrit sur la toile. Il est actuellement admis au pavillon des urgences de l’hôpital de l’amitié Tchad-Chine appelé communément hôpital de la Liberté et son état est stable selon les médecins. En revanche l’auteur de cet acte est entre les mains de la Police“, a-t-il posté.

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