Après environ 7 mois de mission au Tchad, National democratic institute (NDI) et l’International republicain institute (IRI), demandent dans un rapport au gouvernement ’’d’établir des critères clairs pour la sélection des participants et la définition de l’agenda, la répartition du temps de parole et les sujets connexes’’ pour un dialogue réussi.

En novembre 2021, le National Democratic Institute (NDI) et l’International Republican Institute (IRI), deux organisations américaines   non-gouvernementales ont déployé une mission d’évaluation conjointe au Tchad. La mission avait pour objectif d’identifier les possibilités d’accompagner les aspirations démocratiques des Tchadiens afin de guider les efforts de soutien à la démocratie des Instituts, et de faire des recommandations pour soutenir la transition.

En environ 7 mois, la mission dit avoir réalisé 32 réunions avec des représentants de la société civile, d’organisations religieuses, de partis politiques, d’institutions gouvernementales, de médias, de mouvements citoyens et de la communauté internationale. D’après le rapport, les échanges ont eu lieu et ’’les instituts reconnaissent que des sujets tels que la forme de l’État, la législation et les processus électoraux sont des questions de souveraineté nationale qui relèvent du peuple tchadien’’.

Le rapport a relevé des lacunes techniques qui pourraient aggraver les problèmes de communication. ’’Bien qu’il y ait un large consensus autour de « la forme de l’État » comme étant l’une des questions principales à aborder par le DNI, il est apparu que la plupart des Tchadiens, y compris les acteurs clés, n’ont pas une compréhension éclairée des choix offerts sur cette question et de ce que chacune des options implique’’, souligne le rapport.

A travers ce rapport, les deux instituts souhaitent soutenir les efforts des Tchadiens pour développer des réponses participatives, transparentes, inclusives et responsables à ces questions et construire un consensus sur des sujets d’intérêt national. Le rapport s’appuie sur l’expérience et l’expertise des membres de la délégation ainsi que sur les recherches comparatives menées par le personnel des instituts.

La NDI et l’IRI ont proposé quelques recommandations dans ’’l’esprit de coopération internationale. Ces recommandations visent à identifier les mesures concrètes et opportunes qui peuvent renforcer la confiance des Tchadiens dans un dialogue légitime et un processus de transition significatif’’. Elles sont axées sur les possibilités d’améliorer l’esprit civique des citoyens, de renforcer leur capacité à s’engager dans le processus politique et de faciliter les communications qui pourraient renforcer la transparence, l’inclusion et la confiance qui sont essentielles à l’adhésion du public dans le processus de transition.

-Les groupes de la société civile et les voix politiques marginalisées doivent mieux organiser et coordonner leur participation au dialogue et aux institutions de transition afin de surmonter les désavantages structurels auxquels ils sont confrontés.

-Les organisateurs du dialogue doivent établir des critères clairs pour la sélection des participants et la définition de l’agenda, la répartition du temps de parole et les sujets connexes. Ils doivent partager ces documents et d’autres documents préparatoires tels que les termes de référence ou les méthodologies avec les autres parties prenantes le plus tôt possible ; demander aux parties prenantes de valider de manière inclusive et transparente les termes de référence ou autres documents d’orientation, et communiquer sur ces termes et méthodologies afin que les citoyens et la société civile soient largement informés du processus. Pour permettre aux organisateurs de répondre à cette recommandation, les autorités doivent clarifier la relation et les prérogatives du DNI par rapport à la constitution, aux lois et aux autres institutions.

-Les parties prenantes doivent discuter ouvertement de l’éligibilité des membres actuels du gouvernement, du CMT et du CNT aux futurs postes et modifier le cadre électoral si nécessaire. À tout le moins, les membres de ces organes doivent éviter les problèmes de conflit d’intérêts et doivent déclarer publiquement leurs intentions concernant les élections à venir.

-Les capacités de communication doivent être renforcées de toute urgence pour les institutions et les acteurs clés de la transition, notamment le ministère de la Réconciliation nationale et du dialogue, le CNT, les organes de gestion des élections, ainsi que pour les organisateurs et les entités participant au DNI.

-Les participants au dialogue doivent voter en plénière pour approuver le texte des résolutions ou des recommandations à transmettre, et partager immédiatement le texte approuvé avec les participants, plutôt que de s’en remettre à un rapporteur ou à un comité de direction.

-Toutes les parties prenantes doivent prendre des mesures pour favoriser la participation effective des acteurs de la société civile, des femmes, des jeunes, des Tchadiens de l’étranger et des groupes marginalisés au processus de dialogue, par exemple en veillant à ce que leurs propres délégations et délibérations internes soient aussi inclusives que possible.

-Les organisateurs du dialogue doivent mettre en place un mécanisme indépendant de traitement des plaintes, afin de recueillir et de traiter les attentes et les préoccupations des différents groupes d’acteurs, en apportant des réponses efficaces aux problèmes soulevés.

-Les bailleurs de fonds internationaux doivent également accorder la priorité à une programmation large et soutenue axée sur l’éducation civique et la sensibilisation des électeurs, tant pour les citoyens que pour les organisations de la société civile, en prévision de la fin de la transition et des périodes post-transition immédiates. Cette programmation pourrait renforcer l’inclusion et la participation des acteurs du côté de la demande dans les processus de transition, politiques et électoraux et pourrait contribuer à consolider les acquis démocratiques.