REVENDICATION – Les employés de la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture, des mines et d’artisanat ont envahi la cour de ladite institution le 19 décembre pour se faire entendre. Mais leur sit-in a été écourté par les gendarmes qui les ont balayés du coin.

Ils sont une vingtaine à se regrouper au sein de la Chambre de commerce ce matin du 19 décembre 2019 pour exprimer leur mécontentement face à leur licenciement programmé. Mais quelque temps seulement après, la gendarmerie est venue les demander de libérer les lieux.

En grève sèche la semaine dernière, les agents de la Cciama à qui la direction leur a notifié leur licenciement pour des motifs économiques sont venus revendiquer de la part de leur employeur de « surseoir au processus de licenciement engagé ; de mettre en place une convention collective de la Cciama contenue dans le mémorandum 002 de novembre 2019 ; le départ sans délai du directeur général avant toute négociation ».

En ce qui concerne le processus de licenciement, Bero Ahmed Gilles-Désiré avance qu’il ne respecte pas la procédure. « On ne peut pas licencier un employé sans que les mesures d’accompagnement soient mises en place ni que ses droits sociaux soient versés. » Arguments qu’Amir Adoudou Artine, président de la Cciama réfute en bloc. « La notification qui leur est adressée prévoit le licenciement le 31 décembre. Ce qui veut dire qu’ils ne sont pas encore licenciés et le délai n’est pas encore arrivé. Il faut attendre la fin du délai avant de crier au scandale. »

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Ce point de revendication s’explique aussi, selon Mong-mian Taingam Nicolas, par le non-respect des recommandations assorties lors des dernières rencontres. « Aucune de ces recommandations n’a été prise en compte. » Mais pour Amir Adoudou Artine, « le licenciement est un processus et tant que celui n’est pas terminé, il ne faut surtout pas tirer des conclusions. Et qu’il est tout sauf réaliste de pouvoir s’aventurier sur certaines pistes ».

Amir Adoudou Artine, président de la CCIAMA

Pour ce qui est de la convention collective de la Cciama, le président explique qu’il sera peu sérieux, dans ce contexte de conjoncture économique d’aller dans ce sens. « Pendant que tout le bureau qui gère actuellement la Cciama travaille bénévolement, il ne sera pas du tout juste de s’engager dans cette logique (…) Cette revendication n’est pas sérieuse. »

Entretemps, de leur côté, les délégués de la cellule syndicale de la chambre dénoncent le manque d’honnêteté de leurs dirigeants. Ils avancent qu’il n’est pas « possible qu’un employé travaille dans une institution pendant plus de quinze ans sans avancement, ni grille salariale. »

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Le départ du directeur général actuel de la Chambre n’est pas de loin le sujet brulant. Pour la cellule syndicale, « le directeur est incompétent et n’a pas fait carrière dans le domaine ». Propos remis en braque par Amir Adoudou Artine. Selon lui, la Chambre de commerce ne s’est jamais portée mieux que maintenant. « On ne peut pas continuer par garder quelqu’un qui détient la boutique de son oncle au quartier et qui vient juste pointer le matin. Ils sont ici plus de dix ans mais n’ont rien fait. Le directeur a fait ses preuves et comme tous ceux qui continuent aujourd’hui a travaillé à la chambre de commerce. »

Les employés de la Cciama seront déposés la fin de ce mois pour des raisons économiques. Pour Amir Adoudou, la subvention de l’Etat à la chambre va décroissante depuis la crise économique qui secoue le Tchad depuis trois ans. Lesquelles des raisons qui ne convainquent guère les futurs licenciés. « La crise dont parle l’employeur n’est que fictive. Parce que la subvention de l’Etat n’a jamais diminuée. »

En attendant des compromis entre les deux parties, l’affaire est à suivre.