Le ministre de l’Education veut aller en guerre contre les écoles privés qui recrutent les enseignants fonctionnaires de l’Etat et aussi contre ces dits enseignants. Mais le secrétaire général du Syndicat des enseignants du Tchad (SET), section de N’Djamena, souhaite que le problème soit réglé autrement.
« A partir de cette année, (2019) un établissement privé qui utilise les enseignants fonctionnaires doit être sanctionné ; l’enseignant qui preste dans les écoles privées sera aussi sanctionné », a laissé entendre le ministre tchadien de l’éducation nationale et de la promotion civique, Aboubakar Assidick Tchoroma.
Pour le ministre de l’éducation, le recrutement des enseignants fonctionnaires de l’Etat par les établissements d’enseignement privé occasionne la carence des enseignants dans les écoles dites publiques. Car, selon lui, des enseignants désertent leurs établissements d’origine pour s’occuper beaucoup plus dans le privé.
Point de vue que le secrétaire général du Syndicat des enseignants du Tchad, section de N’Djamena, Ngartoïdé Blaise partage avec beaucoup de réserve. « Je crois que le ministre est dans sa logique de protéger les intérêts de l’Etat », dit-il. Mais le secrétaire du SET de N’Djamena de souligner que parmi les établissements d’enseignement privé du Tchad, il y a aussi les établissements conventionnels laïcs qui ont une convention avec l’Etat. Et donc « retirer tous les enseignants fonctionnaires de ces écoles » serait encore un gâchis pour l’école tchadienne, croit-il.
Blaise va encore plus loin en proposant des solutions au gouvernement pour éviter le pire dans les écoles privées. Selon lui, les autorités en charge de l’éducation nationale feraient mieux d’ « affecter au moins un enseignant de l’Etat dans une école privée où ce dernier assurera la responsabilité des enseignements. » Blaise de conclure que « si l’enseignant fonctionnaire finit ses heures d’enseignement dans la journée et qu’il peut se débrouiller dans les écoles privées, il ne doit pas avoir un problème à ce niveau. »