L’année qui s’achève et qui annonce celle qui arrive est particulière pour la santé macro-économique du Tchad. Plusieurs faits ont marqué la vie économique et partant, la vie sociale des populations. L’année 2017 est arrivée avec la crise économique et financière qui a commencé vers 2015 avec les mesures de récession prises par le Gouvernement appelées « 16 mesures ».

L’année 2017 qui a commencé dans un contexte spécifique sur le plan économique, nombre de redressements ont marqué les Tchadiens engendrant quelques tensions sociales. Il y a d’abord, la poursuite des 16 mesures dont les différentes corporations syndicales et la société civile ont demandé les retombées. Lors du vote de la loi des Finances 2018 par l’Assemblée Nationale, le ministre des Finances et du Budget Abdoulaye Sabour Fadoul a annoncé que ces mesures ont permis à l’État d’économiser plus de 2 milliards de FCFA. Particulièrement, l’année 2017 est celle qui a vu le Tchad demander plus d’aide budgétaire à un certain moment où, l’Etat n’arrivait plus à respecter ses engagements vis-à-vis de ses employés. Des soutiens consécutifs aux déficits dus selon les autorités à la baisse continuelle du prix du baril du pétrole et à l’engagement du Tchad sur le terrain de la lutte contre le terrorisme.

Des difficultés et réussites

Un autre fait marquant de l’année 2017 est, selon beaucoup d’observateurs l’affaire Glencore qui est vue comme l’asphyxie actuelle de l’économie tchadienne. Il s’agit de la dette que le Tchad a contractée pour racheter la part de PETRONAS dans le consortium pétrolier EXXON-Mobile-PETRONAS. Un contrat que le chef de l’État lors de son intervention dans l’émission internationale de RFI, France 24 et le Monde a qualifié de dupe. Car, juste après cela, le prix du baril a chuté à moins du barème sur lequel les deux parties se sont entendues. Une situation qui a plongé le Tchad dans une situation économique difficile. A l’aube de 2017, le chef de l’État tchadien a prédit cette situation, mais les Tchadiens disent ne pas s’attendre au pire. Dans la foulée, il est demandé aux Tchadiens d’oublier le pétrole et revenir à la terre. Nul n’a douté que l’agriculture et l’élevage ont toujours été les mamelles de l’économie. Mais il faut le reconnaitre, et les autorités elles-mêmes l’admettent, il y a eu des sérieux problèmes de gestion. Que ça soit dans l’agroalimentaire ou le pastoral, les objectifs sont loin d’être atteints. Le Tchad n’est pas arrivé à faire de ces secteurs les vrais piliers de l’économie. D’une part, la situation des acteurs intervenant dans ces chaines de valeur ne s’est améliorée ; d’autre part, l’industrialisation tarde à venir. Mais la réussite de la table ronde de Paris pour le financement du Plan National de Développement 2017-2021 a donné de l’espoir à plus d’un Tchadien.

De nouveaux secteurs à explorer

Si les ressources minières, agricoles, pastorales ou encore sylvicoles n’ont pas permis au Tchad de quitter les rangs des pays qui ont le plus faible PIB, il faut explorer d’autres secteurs pourvoyeurs d’emplois. Il y a les TIC qui sont devenues incubatrices de développement et de l’émergence. Il est également question d’investir dans l’offre de services avec pour vecteur la formation d’une main-d’œuvre qualifiante. L’entrepreneuriat est un chantier qui a commencé et qui déjà, a de l’avenir. Puisque courant 2017 plusieurs activités ont été organisées dans ce sens. On peut citer la semaine mondiale de l’entrepreneuriat, la troisième édition de Tchad Talents, entreprendre 2018.