Il est à noter quelques couacs en matière des Droits de l’Homme et de Libertés en 2017. Cette année qui tend à s’achever a été émaillée par des atteintes aux libertés des personnes en lien avec la politique.

Nous entrons dans une nouvelle année avec pour souvenirs de 2017, en matière des droits de l’Homme un bilan mitigé. Parmi les avancées, l’on peut noter la multiplication des titres dans la presse, un des indicateurs de la liberté d’expression, maillon important des droits de l’Homme. Il n’est pas seulement à relever la création de plusieurs journaux avec une expansion des médias en ligne, mais également la liberté de ton.

La relativité dans l’appréciation vient du fait que, durant 2017, plusieurs journalistes ont été soit mis en garde à vue soit jugés. Le cas le plus frappant est celui de Juda Allahondoum, directeur de publication du journal Le Visionnaire qui a été ensuite relaxé. En ce qui concerne la politique et la société civile, des notes ont été également biaisées. C’est le cas de l’arrestation de Laoukein Kourayo Médard, ancien maire de la ville de Moundou, accusé de détournement, finalement libéré. La détention sans jugement de l’activiste Mayadine Babouri qui avait pour habitude de dénoncer les agissements du régime sur les réseaux sociaux. Son emprisonnement a déclenché un mouvement de soutien international initié par Amnesty International. Tous ces dérapages ont occasionné des remontrances de la part de l’Union européenne et de quelques chancelleries.

Si le corolaire de la liberté d’expression et de presse reste la liberté d’opinion et de manifester, il est à remarquer que durant 2017, presque toutes les manifestations ont été systématiquement interdites. Les parties prenantes se rejetant le tort, c’est juste que chacune d’elle utilise la loi en sa guise.

Dans les différents rapports produits par les institutions internationales des droits de l’Homme, cette situation est à déplorer. Mais, il faut retenir également que les dérapages ont été aussi constatés du côté des acteurs de la promotion des droits de l’Homme. Cependant, beaucoup de dossiers restent encore à traiter pour satisfaire les justiciables. Car, l’année 2017 aura été également marquée par des grèves répétitives des magistrats qui n’ont pas permis de faire justice à tout le monde. Même le chef de l’Etat, Idriss Deby Itno, lors de sa dernière visite à la maison d’arrêt d’Amsinéné a déploré les conditions de détention des prisonniers et particulièrement des femmes gestantes et allaitantes ainsi que des mineurs.

Il sera question d’investir davantage dans les appareils judiciaires pour permettre un vrai ancrage des Droits de l’Homme et liberté, véritables indicateurs de l’évolution de la démocratie.