Le colonel Koudjou Gnocki Irrigué a obtenu son baccalauréat à 60 ans lors de la première session écrite de juin 2025. Son parcours inspirant démontre que l’éducation est accessible à tous, quel que soit l’âge.

Ce jeudi 26 juin, le Colonel Koudjou Gnocki Irrigué nous reçoit devant un camp militaire. Ses cheveux rasés et ses yeux perçants reflètent une discipline intacte. Pourtant, derrière l’uniforme impeccable, se cache un rêve de jeunesse inachevé : obtenir son baccalauréat. Face à nous, il s’impatiente.

“Vous pouvez aller vite, j’ai d’autres préoccupations. J’attends vos questions”, nous lance le militaire visiblement très occupé.

Après une carrière militaire bien remplie, ce vétéran a décidé de reprendre ses études là où il les avait laissées il y a plusieurs années à l’école catholique associée de Kabalaye. Motivé par l’envie de compléter son parcours scolaire et de montrer l’exemple à ses petits-enfants, il s’est inscrit à l’école pour passer l’examen du baccalauréat.

“J’avais arrêté l’école parce que je devais prendre ma vie en main, car je n’avais plus de soutien. J’ai décroché mon brevet d’études élémentaires à ce moment précis. J’ai toujours aimé l’école “, dit-il.

Selon le Colonel Koudjou Gnocki Irrigué, la motivation derrière cette épreuve de baccalauréat repose sur la volonté de bien accomplir les missions au sein de l’armée, en vue de favoriser le développement du Tchad. Pour lui, l’école est la clé de la réussite et du développement, chose qu’il aurait compris tardivement.

“Nous pouvons développer notre pays grâce à l’école et c’est de la responsabilité de tout le monde. J’ai compris avec le temps qu’il y a trop des illettrés dans l’armée et je voulais me démarquer pour donner le bon exemple. C’est difficile de lier le travail et l’école, mais je me force. Il faut reconnaître que je voyage beaucoup, mais j’essaie aussi d’être à la page”, explique Colonel Koudjou Gnocki Irrigué.

Le Colonel ambitionne continuer ses études supérieures, mais il lui faut d’abord la permission de ses supérieurs. Pour finir, il fait appel à toutes les personnes indécises concernant leur inscription à l’école, en précisant que l’âge n’est pas un facteur déterminant.