Depuis l’interdiction de l’emballage plastique dans la ville de N’Djamena, la population a basculé vers un nouveau mode d’emballage qui est le papier des journaux imprimés. L’usage de ces papiers n’est pas du tout hygiénique.
La presse papier nigériane envahit la ville de N’Djamena. Après l’interdiction des emballages non biodégradables appelés communément “léda” beaucoup de commerçants se sont reconvertis. La vente du papier est devenu un véritable business. « Ces journaux sont importés du Nigeria. Là-bas, il y a des fournisseurs et des collecteurs », nous dit un commerçant sans vouloir trop expliquer.
Aux marchés de la capitale, dans les boutiques et autres points de vente, la plupart des produits alimentaires, solide et visqueux, sont emballés sur du papier.
Mais le véritable problème qui se pose avec l’usage du papier des journaux imprimés, est l’encre de l’imprimerie qui s’incruste sur les aliments. « Parfois quand on enlève le papier emballé sur la viande par exemple on aperçoit les traces de l’encre sur cette viande », constate Zenabe, une ménagère. Selon un imprimeur qui s’exprime sous anonymat : « l’encre utilisée dans les imprimeries est hautement toxique et cancérigène. A cause de la toxicité des produits qu’on utilise, on nous conseille toujours lors des formations de porter des gangs, cache-nez et même de boire constamment le lait afin de se protéger. » Donc, il trouve anormal de mettre de la nourriture sur un papier contenant de l’encre.
Ajouter à cela, les conditions d’hygiène. Jusqu’ici personne ne sait encore dans quelles conditions sont collectés les journaux nigérians et importés au Tchad. Pour certains, ces papiers sont ramassés dans les poubelles ; pour d’autres ce sont des journaux invendus mais qui sont jetés puis ramassés et vendus.
Dans tous les cas, l’usage du papier d’origine inconnue pour les emballages devient un enjeu de santé publique. Les autorités compétentes doivent se pencher sur la question et orienter la population sur ce qu’elle doit utiliser.