L’arrivée du secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement (PLD), Mahamat ahmat Alhabo à la tête du ministère de la Justice constitue un ouf de soulagement pour les victimes du régime de Hissène Habré. C’est ce que pense Clément Abaïfouta, président de l’association des victimes du régime de Hissène Habré (AVCRHH) que nous avons interrogé.

Mahamat Ahmat Alhabo est l’une des figures de l’opposition tchadienne à intégrer le gouvernement de la transition. Il prend les rênes du ministère de la Justice. Le ministre de la justice a pendant longtemps milité pour la justice au Tchad. Plusieurs fois, il a organisé des actions avec les membres de son parti et bien d’autres partis politiques de l’opposition pour protester contre certaines actions du gouvernement du défunt président Deby.

En outre, des journées de deuil sont organisées chaque année pour honorer la mémoire mais surtout exiger que lumière soit faite par rapport à la disparition du fondateur du PLD, Ibni Oumar Mahamat Saleh, en 2008. Mahamat Alhabo n’a pas perdu de vue les victimes du régime d’Hissène Habré.

Après la condamnation des ex-collaborateurs d’Hissène Habré par la justice tchadienne en 2015, ses ex-collaborateurs et l’Etat devaient solidairement dédommager les victimes. Mais, depuis lors rien n’est fait malgré les manifestations régulières des victimes. Des victimes qui ont eu le soutien des chefs de partis politiques dont celui de l’actuel ministre de la justice.

Ainsi, cette nomination sonne pour eux comme un ouf de soulagement. ” Nous en tant qu’assoiffés de la justice et attendant que justice nous soit rendue. Nous croyons que pour cette fois-ci, ayant milité pour la justice et pour l’instauration d’une justice équitable à tous,  je crois espérer que les dossiers lourds de justice vont être déterrés et que justice soit rendue à tous ceux qui ont été frustrés, oubliés, omis. Donc j’attends de voir l’artisan ou l’ouvrier au pied du mur “, dit d’un air soulagé, Clément Abaïfouta, président de l’association des victimes.

Il poursuit que: “Les victimes ont toujours espéré un changement.  C’est parce qu’il y a une mauvaise foi du gouvernement de Deby que les victimes ont perdu espoir. Maintenant que Monsieur Alhabo occupe la tête du ministère de la justice, je crois qu’il y a lieu de croire que les victimes ont un réveil d’espoir en eux et je crois qu’elle ont apprécié la nomination d’Alhabo à sa juste valeur “, a fait savoir Clément Abaïfouta.

Pour rappel, en mars 2015, la justice tchadienne condamne 24 anciens agents de la DDS à des peines de prison, ainsi qu’au versement de 114 millions d’euros de dommages et intérêts, soit près de 75 milliards de francs CFA aux quelque 7.000 victimes recensées. L’État tchadien devrait prendre en charge la moitié de cette somme.