N’DJAMENA, 23 octobre (Xinhua) — Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a tiré la sonnette d’alarme jeudi sur la situation des réfugiés dans la région tchadienne du Lac.

Après les attentats kamikazes ayant endeuillé la région tchadienne du Lac, il y a deux semaines, les activités d’assistance ont été momentanément suspendues. Des besoins urgents restent toujours à combler dans tous les secteurs : abris, sécurité alimentaire eau, hygiène et assainissement, protection et santé, a averti l’OCHA dans un rapport publié jeudi.

90% des réfugiés et personnes déplacées n’ont pas accès à des latrines et plus de la moitié n’a pas bénéficié d’activités liées à l’hygiène, déplorent les agences humanitaires. Près de 20 000 personnes n’ont reçu aucune assistance alimentaire et au moins autant ont déjà épuisé leurs rations alimentaires qui, faute de ressources suffisantes, ne sont pas suffisamment régulières.

Cette situation aggrave des vulnérabilités existantes et notamment l’érosion des moyens d’existence. La majorité des déplacés internes a perdu ses principales sources de revenus (agriculture, élevage et pêche) et leur présence pèse sur les prix des marchés des céréales alors même que l’accès à la terre est rendu difficile par l’insécurité.

“N’ayant aucune perspective de retour pour le moment, il est essentiel de restaurer les moyens d’existence des populations déplacées tout en continuant à appuyer la population hôte fragilisée par l’accueil de ces populations ainsi que par la situation de la zone (insécurité, fermeture de la frontière, interdiction de la navigation motorisée, inflation des denrées alimentaires)”, conclut le rapport d’OCHA.

Trois mois après l’arrivée des nouveaux déplacés internes,la situation humanitaire dans la région tchadienne du Lac demeure très préoccupante. Le nombre estimé de personnes déplacées internes depuis le 21 juillet s’élève à 52 321.

Les autorités locales envisageraient la relocalisation des sites de déplacés internes et du camp de réfugiés pour raisons sécuritaires. La communauté humanitaire, elle, se dit non favorable à ce type d’opérations qui compliqueraient une situation déjà alarmante.

Ces attaques que N’Djaména a attribuées à la secte Boko Haram, ont fragilisé encore plus des populations déjà extrêmement vulnérables et dont les autorités et la population redoutent désormais la proximité pour raisons sécuritaires. “De ce fait, les autorités locales envisagent de délocaliser les sites de déplacés internes de Kafia et Kousseri, ainsi que le camp de réfugiés nigérians de Dar es Salam”, affirme un rapport du (OCHA).

Les organisations humanitaire, insiste le rapport d’OCHA, ne sont pas en faveur d’une telle relocalisation qui pourrait encore aggraver les conditions de vie de ces personnes et qui nécessiterait des ressources humaines, financières et logistiques supplémentaires alors que celles-ci sont déjà très limitées et même “largement insuffisante”.